En participant à la tombola du Cabaret Cares , nous avons remporté deux places pour le Cabaret de Poussière. C'était parfait, car nous avions été captivés par les performances de Martin Dust, qui était sur scène ce soir-là. Le 10 octobre 2024, nous nous sommes donc rendu pour la première fois au Zèbre de Belleville, impatients de découvrir à la fois ce lieu unique et ce spectacle.
Dans une ancienne usine du 12e arrondissement, le Zèbre de Belleville abrite depuis 7 ans l'une des soirées les plus singulières de la capitale. Le Cabaret de Poussière, ovni nocturne créé par la performeuse Lou de Poussière, bouscule les codes du cabaret traditionnel pour en faire un espace de liberté queer et inclusif. Nous sommes tombés sous le charme de ce lieu, de ses artistes (gros pour le maitre de cérémonie Martin Dust) et son atmosphère unique.
Une scène libre qui défie les genres
Il est 21h quand les premières notes de musique résonnent sous les poutres métalliques du Zèbre. Sur scène, le genre se joue des évidences et tous les artistes entament une performance qui mêle burlesque et politique. Le public, aussi diversifié que les numéros, retient son souffle.
Nous avons aimé les performances de Martin Dust ("Passer les cadavres"), de Sam Buttery, de Michelle Tshibola, et découvert "Tout fout le camp" une chanson de Damia (1939).
C'est un cabaret avec un tout petit peu de paillettes, mais surtout beaucoup de colère, pour reprendre ses termes en les adaptant légèrement.
L'héritage des cabarets queer
Le Cabaret de Poussière s'inscrit dans une longue tradition de cabarets queer parisiens, tout en se démarquant des établissements historiques comme Madame Arthur (courrez-y) ou Chez Michou (fermé récemment). Là où ces institutions privilégient le playback de chansons françaises et les imitations traditionnelles, le Cabaret de Poussière propose une approche plus expérimentale de la performance.
Les artistes y développent des créations originales qui dépassent le cadre habituel du cabaret transformiste. Chaque soirée devient un laboratoire artistique où se mêlent différentes formes d'expression : danse contemporaine, performance politique, art corporel et bien d'autres encore.
Les performances oscillent entre humour trash et moments de grâce pure. Un drag king peut succéder à une performance sur le consentement, suivie d'un numéro de danse contemporaine qui questionne les normes de genre.
Les artistes de la troupe et l'équipe technique de cette soirée:
La troupe était habillée par la promo 7 de la Casa 93.
Un safe space nocturne
Le Cabaret de Poussière s'est construit une réputation d'espace sécurisant pour la communauté LGBTQIA+. À l'entrée, un panneau rappelle les règles : respect absolu des identités et des corps, tolérance zéro pour le harcèlement. Les videurs, formés aux problématiques LGBTQIA+, veillent à maintenir cet environnement bienveillant.
Cette politique stricte a permis de créer un espace où la diversité n'est pas un slogan marketing mais une réalité. Corps non-normatifs, personnes trans, artistes handicapé·e·s : la scène accueille toutes les marges que les autres lieux nocturnes tendent à invisibiliser.
Une politique tarifaire engagée
L'autre particularité du lieu réside dans sa politique de prix. "On a mis en place un tarif solidaire", explique un membre de l'équipe. "Ceux qui peuvent payer plus permettent à d'autres d'accéder au spectacle pour moins cher." Une approche qui reflète l'engagement politique du lieu.
L'art comme outil politique
Le Cabaret de Poussière affirme clairement sa dimension politique à travers sa programmation. Les performances présentées sur scène dépassent le simple divertissement pour aborder des thématiques sociétales profondes. Les artistes y traitent régulièrement du racisme, de la transphobie et du validisme, utilisant l'humour et la poésie comme vecteurs de leur message.
La présence même des corps non-normatifs sur scène constitue un acte politique en soi, remettant en question les standards habituels du spectacle vivant. Cette approche engagée fait partie intégrante de l'identité du cabaret, qui ne sépare jamais l'artistique du politique.
Un laboratoire artistique
Le lieu sert aussi d'incubateur pour de nouveaux talents. De nombreux·ses artistes y ont fait leurs premières armes avant de se produire dans des salles plus importantes. C'est un espace où on peut tester, rater, recommencer.
L'avenir incertain des lieux alternatifs
Comme beaucoup d'espaces culturels alternatifs parisiens, le Cabaret de Poussière navigue entre précarité économique et pression immobilière. Chaque soirée pourrait être la dernière. Mais c'est peut-être ce qui rend ces moments si précieux.
En attendant, deux fois par mois, le Zèbre continue d'accueillir ces soirées uniques où l'art et la politique s'entremêlent dans un tourbillon de paillettes et de sueur. Un rappel que la nuit parisienne sait encore surprendre et émouvoir, quand on lui en laisse la possibilité.
Le Cabaret de Poussière se produit au Zèbre de Belleville deux vendredis par mois.
Programmation et tarifs sur leurs réseaux sociaux : Instagram de Cabaret de Poussière
Dans une ancienne usine du 12e arrondissement, le Zèbre de Belleville abrite depuis 7 ans l'une des soirées les plus singulières de la capitale. Le Cabaret de Poussière, ovni nocturne créé par la performeuse Lou de Poussière, bouscule les codes du cabaret traditionnel pour en faire un espace de liberté queer et inclusif. Nous sommes tombés sous le charme de ce lieu, de ses artistes (gros pour le maitre de cérémonie Martin Dust) et son atmosphère unique.
Une scène libre qui défie les genres
Il est 21h quand les premières notes de musique résonnent sous les poutres métalliques du Zèbre. Sur scène, le genre se joue des évidences et tous les artistes entament une performance qui mêle burlesque et politique. Le public, aussi diversifié que les numéros, retient son souffle.
Nous avons aimé les performances de Martin Dust ("Passer les cadavres"), de Sam Buttery, de Michelle Tshibola, et découvert "Tout fout le camp" une chanson de Damia (1939).
C'est un cabaret avec un tout petit peu de paillettes, mais surtout beaucoup de colère, pour reprendre ses termes en les adaptant légèrement.
L'héritage des cabarets queer
Le Cabaret de Poussière s'inscrit dans une longue tradition de cabarets queer parisiens, tout en se démarquant des établissements historiques comme Madame Arthur (courrez-y) ou Chez Michou (fermé récemment). Là où ces institutions privilégient le playback de chansons françaises et les imitations traditionnelles, le Cabaret de Poussière propose une approche plus expérimentale de la performance.
Les artistes y développent des créations originales qui dépassent le cadre habituel du cabaret transformiste. Chaque soirée devient un laboratoire artistique où se mêlent différentes formes d'expression : danse contemporaine, performance politique, art corporel et bien d'autres encore.
Les performances oscillent entre humour trash et moments de grâce pure. Un drag king peut succéder à une performance sur le consentement, suivie d'un numéro de danse contemporaine qui questionne les normes de genre.
Les artistes de la troupe et l'équipe technique de cette soirée:
- Martin Dust, maître de cérémonie
- Julie Demont
- Michelle Tshibola
- Sam Buttery
- Mélanie Centenero, batteuse
- Alexandra Comnos, bassiste
- Dee Huang, guitariste
- Xavier Belin, pianiste
- Clara Brajtman, metteuse en scène
- Alexandre Eck, ingé son
- Arthur, ingé lumière
La troupe était habillée par la promo 7 de la Casa 93.Un safe space nocturne
Le Cabaret de Poussière s'est construit une réputation d'espace sécurisant pour la communauté LGBTQIA+. À l'entrée, un panneau rappelle les règles : respect absolu des identités et des corps, tolérance zéro pour le harcèlement. Les videurs, formés aux problématiques LGBTQIA+, veillent à maintenir cet environnement bienveillant.
Cette politique stricte a permis de créer un espace où la diversité n'est pas un slogan marketing mais une réalité. Corps non-normatifs, personnes trans, artistes handicapé·e·s : la scène accueille toutes les marges que les autres lieux nocturnes tendent à invisibiliser.
Une politique tarifaire engagée
L'autre particularité du lieu réside dans sa politique de prix. "On a mis en place un tarif solidaire", explique un membre de l'équipe. "Ceux qui peuvent payer plus permettent à d'autres d'accéder au spectacle pour moins cher." Une approche qui reflète l'engagement politique du lieu.
L'art comme outil politique
Le Cabaret de Poussière affirme clairement sa dimension politique à travers sa programmation. Les performances présentées sur scène dépassent le simple divertissement pour aborder des thématiques sociétales profondes. Les artistes y traitent régulièrement du racisme, de la transphobie et du validisme, utilisant l'humour et la poésie comme vecteurs de leur message.
La présence même des corps non-normatifs sur scène constitue un acte politique en soi, remettant en question les standards habituels du spectacle vivant. Cette approche engagée fait partie intégrante de l'identité du cabaret, qui ne sépare jamais l'artistique du politique.
Un laboratoire artistique
Le lieu sert aussi d'incubateur pour de nouveaux talents. De nombreux·ses artistes y ont fait leurs premières armes avant de se produire dans des salles plus importantes. C'est un espace où on peut tester, rater, recommencer.
L'avenir incertain des lieux alternatifs
Comme beaucoup d'espaces culturels alternatifs parisiens, le Cabaret de Poussière navigue entre précarité économique et pression immobilière. Chaque soirée pourrait être la dernière. Mais c'est peut-être ce qui rend ces moments si précieux.
En attendant, deux fois par mois, le Zèbre continue d'accueillir ces soirées uniques où l'art et la politique s'entremêlent dans un tourbillon de paillettes et de sueur. Un rappel que la nuit parisienne sait encore surprendre et émouvoir, quand on lui en laisse la possibilité.
Le Cabaret de Poussière se produit au Zèbre de Belleville deux vendredis par mois.
Programmation et tarifs sur leurs réseaux sociaux : Instagram de Cabaret de Poussière
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