Le Musée d’Orsay consacre la première grande exposition parisienne sur le nu masculin... voire même la toute première du genre selon le Leopold Museum de Vienne qui l’a montré l’année dernière. Le sujet intéressera forcément les gays même si ce n’est pas une exposition gay à proprement parler et ce malgré la présence d’artistes tels que Pierre & Gilles, David La Chapelle, Jean Cocteau, Andy Warhol...
Nous avons beaucoup aimé ce Masculin/Masculin, L'homme nu dans l'art de 1800 à nos jours, qui se tient au musée d'Orsay du 24 septembre 2013 au 2 janvier 2014. La scénographie est superbe et les œuvres sont nombreuses.
L’exposition commence par L’idéal classique avec le Mercure (de Pierre & Gilles en 2001) qui partage l’affiche avec « Le Berger Pâris » (de Jean-Baptiste Frédéric Desmarais en 1787). On y voit également Les adolescents par Pablo Picasso avant de passer au Nu héroïque : où nous remarquons surtout le David triomphant (de Jules Elie Delaunay), Hercule contre l’Hydre de Lerne (superbe entouré de son cadre rouillé) de Pierre & Gilles à nouveau, ainsi que les photos de Jean Marais par Raymond Voinquel, et de Jean Cocteau par Philippe Halsman.
La partie suivante est consacrée aux Dieux du stade où la encore le commissaire a fait le choix très judicieux d’ajouter de très belles statues. Il y en a d’ailleurs dans chaque salle et cela renforce la beauté de cette exposition. Surtout que les murs ont été peints avec des couleurs, moins classiques que le blanc académique. Dans cette salle se trouvent deux autres œuvres de Pierre & Gilles (dont les footballeurs black-blanc-beur), à côté de la statue d'Arno Breker ainsi qu’une belle photo représentant le Ecce homo par Kehinde Wiley. L’annexe de cette salle s’intitule Dur d’être un héros. On y voit la photo légendaire d’Yves Saint Laurent par Jean Loup Sieff ainsi qu’Eminem par David LaChapelle.
Notre name dropping ne va pas s’arrêter là car dans Nuda Veritas, nous découvrons une photo de Dennis Speight par Robert Mapplethorpe ainsi que celle d’Andy Warhol et les membres de la Factory par Richard Avedon.
Ensuite, dans la nature, nous revoyons du Robert Mapplethorpe (avec Ajitto) et les baigneurs d’Edward Munch et ceux de Paul Cézanne, mais aussi Le Pêcheur à l’épervier (de Frédéric Bazille), qui figure en une du catalogue de l’exposition. Dans la section Sans complaisance, trône la troublante statue du Père mort par Ron Mueck. Nous ne nous y attardons pas et filons dans celle intitulée Dans la douleur. Le martyr et les 72 vierges de David La Chapelle font face à la statue dorée d’un corps en contorsion par Louise bourgeois (Arch of hysteria). Nous contemplons ensuite la Maison de santé de Jean Cocteau, et à nouveau du Kehinde Wiley avec son étude pour la mort d’Abel, qui est en fait un Christ noir.
Nous empruntons la petite arche où l’on retrouve Pierre & Gilles avec la mort d’Adonis qui fait face à l’homme en noir (aux cristaux) d’Henri Foucault. Très beaux.
Place maintenant aux corps glorieux qui commencent avec deux œuvres sur Saint Sébastien par Alfred Courmes, artiste que nous ne connaissions pas mais qui a attiré notre attention ; autant que l’objet du désir où Pierre & Gilles exposent leur couple israélo-palestinien et le tryptique consacré à Ganymede, prêté par la fondation Pinault.
L’exposition touche à sa fin avec La tentation du mâle qui est susceptible de « choquer une partie du public ». Vient ensuite la réponse à L’origine du monde (œuvre de Gustave Courbet exposée au musée d'Orsay depuis 1995). Il s’agit de L’origine de la guerre (!) qu’a réalisé Orlan en 2012. Nous sommes plutôt d’accord avec Duane Michals sur the Most beautiful part of a man body, exposé près des dessins de Jean Cocteau, avec notamment Les amants pour le film "Querelle de Brest" de Jean Genet. Cette belle exposition temporaire s’achève avec un extrait d’un autre film gay. Il s’agit du très coloré "Pink Narcissus", de James Bidgood.
Nous ne quittons pas le Musée d’Orsay sans nous êtres baladés dans cette ancienne gare. Nous n’aurons pas le temps de visiter toutes les salles, mais nous nous arrêtons plus particulièrement devant les deux grosses maquettes de l’Opéra Garnier. Celle présentant l’intérieur nous permet de comprendre la structure de ce bâtiment que nous avions visité il y a quelques temps.
Cette exposition Masculin/Masculin est très réussie. Courrez la voir car 200 ans de nus masculins sont exposés et superbement mis en scène. L’exposition n’est pas tout à fait gay, mais le public gay se déplace en masse pour admirer ses belles œuvres.
La seule petite critique que nous formulons n’en est pas une ! Nous aurions en effet bien voulu y voir quelques œuvres supplémentaires. Peut être n’ont-elles pas été demandées aux chanceux propriétaires ? ou peut être n’ont-ils pas voulu les prêter ?
Nous ne le saurons jamais. Mais, l’idée d’y ajouter Les raboteurs de parquet de Gustave Caillebotte (que l’on aperçoit en poster à la boutique), un dessin de Tom of Finland et une photo d’Aaron Cobbett, aurait permis d’atteindre la perfection à cette merveilleuse exposition déjà bien fournie.
Tous les grands noms de l’art gay (François Rousseau, Joe Oppedisano, Justin Monroe, Dylan Rosser, Exterface) ne pouvaient pas y être d’autant plus qu’il n’ont peut être pas encore la côte requise pour entrer dans un tel musée. Cependant, des œuvres de Gilbert & George et de Keith Haring figuraient, parait-il, dans la version du Leopold Museum de Vienne.
Ces deux cents œuvres sont à voir au musée d'Orsay du 24 septembre 2013 au 2 janvier 2014.
Nous avons beaucoup aimé ce Masculin/Masculin, L'homme nu dans l'art de 1800 à nos jours, qui se tient au musée d'Orsay du 24 septembre 2013 au 2 janvier 2014. La scénographie est superbe et les œuvres sont nombreuses.
L’exposition commence par L’idéal classique avec le Mercure (de Pierre & Gilles en 2001) qui partage l’affiche avec « Le Berger Pâris » (de Jean-Baptiste Frédéric Desmarais en 1787). On y voit également Les adolescents par Pablo Picasso avant de passer au Nu héroïque : où nous remarquons surtout le David triomphant (de Jules Elie Delaunay), Hercule contre l’Hydre de Lerne (superbe entouré de son cadre rouillé) de Pierre & Gilles à nouveau, ainsi que les photos de Jean Marais par Raymond Voinquel, et de Jean Cocteau par Philippe Halsman.
La partie suivante est consacrée aux Dieux du stade où la encore le commissaire a fait le choix très judicieux d’ajouter de très belles statues. Il y en a d’ailleurs dans chaque salle et cela renforce la beauté de cette exposition. Surtout que les murs ont été peints avec des couleurs, moins classiques que le blanc académique. Dans cette salle se trouvent deux autres œuvres de Pierre & Gilles (dont les footballeurs black-blanc-beur), à côté de la statue d'Arno Breker ainsi qu’une belle photo représentant le Ecce homo par Kehinde Wiley. L’annexe de cette salle s’intitule Dur d’être un héros. On y voit la photo légendaire d’Yves Saint Laurent par Jean Loup Sieff ainsi qu’Eminem par David LaChapelle.
Notre name dropping ne va pas s’arrêter là car dans Nuda Veritas, nous découvrons une photo de Dennis Speight par Robert Mapplethorpe ainsi que celle d’Andy Warhol et les membres de la Factory par Richard Avedon.
Ensuite, dans la nature, nous revoyons du Robert Mapplethorpe (avec Ajitto) et les baigneurs d’Edward Munch et ceux de Paul Cézanne, mais aussi Le Pêcheur à l’épervier (de Frédéric Bazille), qui figure en une du catalogue de l’exposition. Dans la section Sans complaisance, trône la troublante statue du Père mort par Ron Mueck. Nous ne nous y attardons pas et filons dans celle intitulée Dans la douleur. Le martyr et les 72 vierges de David La Chapelle font face à la statue dorée d’un corps en contorsion par Louise bourgeois (Arch of hysteria). Nous contemplons ensuite la Maison de santé de Jean Cocteau, et à nouveau du Kehinde Wiley avec son étude pour la mort d’Abel, qui est en fait un Christ noir.
Nous empruntons la petite arche où l’on retrouve Pierre & Gilles avec la mort d’Adonis qui fait face à l’homme en noir (aux cristaux) d’Henri Foucault. Très beaux.
Place maintenant aux corps glorieux qui commencent avec deux œuvres sur Saint Sébastien par Alfred Courmes, artiste que nous ne connaissions pas mais qui a attiré notre attention ; autant que l’objet du désir où Pierre & Gilles exposent leur couple israélo-palestinien et le tryptique consacré à Ganymede, prêté par la fondation Pinault.
L’exposition touche à sa fin avec La tentation du mâle qui est susceptible de « choquer une partie du public ». Vient ensuite la réponse à L’origine du monde (œuvre de Gustave Courbet exposée au musée d'Orsay depuis 1995). Il s’agit de L’origine de la guerre (!) qu’a réalisé Orlan en 2012. Nous sommes plutôt d’accord avec Duane Michals sur the Most beautiful part of a man body, exposé près des dessins de Jean Cocteau, avec notamment Les amants pour le film "Querelle de Brest" de Jean Genet. Cette belle exposition temporaire s’achève avec un extrait d’un autre film gay. Il s’agit du très coloré "Pink Narcissus", de James Bidgood.
Nous ne quittons pas le Musée d’Orsay sans nous êtres baladés dans cette ancienne gare. Nous n’aurons pas le temps de visiter toutes les salles, mais nous nous arrêtons plus particulièrement devant les deux grosses maquettes de l’Opéra Garnier. Celle présentant l’intérieur nous permet de comprendre la structure de ce bâtiment que nous avions visité il y a quelques temps.
Cette exposition Masculin/Masculin est très réussie. Courrez la voir car 200 ans de nus masculins sont exposés et superbement mis en scène. L’exposition n’est pas tout à fait gay, mais le public gay se déplace en masse pour admirer ses belles œuvres.
La seule petite critique que nous formulons n’en est pas une ! Nous aurions en effet bien voulu y voir quelques œuvres supplémentaires. Peut être n’ont-elles pas été demandées aux chanceux propriétaires ? ou peut être n’ont-ils pas voulu les prêter ?
Nous ne le saurons jamais. Mais, l’idée d’y ajouter Les raboteurs de parquet de Gustave Caillebotte (que l’on aperçoit en poster à la boutique), un dessin de Tom of Finland et une photo d’Aaron Cobbett, aurait permis d’atteindre la perfection à cette merveilleuse exposition déjà bien fournie.
Tous les grands noms de l’art gay (François Rousseau, Joe Oppedisano, Justin Monroe, Dylan Rosser, Exterface) ne pouvaient pas y être d’autant plus qu’il n’ont peut être pas encore la côte requise pour entrer dans un tel musée. Cependant, des œuvres de Gilbert & George et de Keith Haring figuraient, parait-il, dans la version du Leopold Museum de Vienne.
Ces deux cents œuvres sont à voir au musée d'Orsay du 24 septembre 2013 au 2 janvier 2014.
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