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Madonna au Grand Rex Paris 2020

Madonna au Grand Rex Paris 2020
Le 27 février 2020, nous avons assisté au quatrième concert parisien du Madame X Tour, la résidence de Madonna au Grand Rex prévue pour une série de douze shows. Seules huit représentations auront été assurées contre six annulées (dont les deux dernières pour cause de Covid 19).

20h30. Nous prenons place et patientons dans l’une des deux files d’attente qui s'allongent sur près d'un kilomètre autour du Grand Rex.



21h30. Nous entrons enfin dans la salle après avoir glissé notre téléphone dans une poche qui restera fermée pendant les prochaines heures, comme nous l’avions déjà fait pour Chris(tine) and the Queens à la Salle Pleyel en septembre 2018.

Nous connaissions déjà ce mythique Grand Rex, mais ce soir on se croirait à Las Vegas dans nos larges fauteuils en cuir à écouter cette musique rétro avant l’arrivée des artistes.

Un immense X noir est projeté sur le rideau rouge de cette grande salle inscrite aux monuments historiques et qui fait toujours régulièrement office de cinéma avec son grand écran déroulable, l’un des plus grands de France.

Madonna n’est déjà plus à l’Hôtel de Crillon où elle a une nouvelle fois posée ses valises. L’artiste serait arrivée au Grand Rex à 19 h et aurait répété jusqu'à l'entrée des spectateurs vers 20h30.

Résumé de la première partie


22h05. Quatre musiciens font leur entrée par la fosse-orchestre, là où nous avons pris place. Il s’agit de Gaspar Varela et Miroca Paris à la guitare, Jessica Pina à la trompette, et Carlos Mil-Homens aux percussions.

Dans la salle semi-éclairée, ce groupe composé de jeunes musiciens portugais alterne entre morceaux traditionnels (fado) et reprises de tubes de Madonna à la mode rétro. Les gens chantent dans la salle sur "Secret" (single de l’album Bedtime stories), "Don’t tell me", "Who's that girl" et "Like a virgin". Ces musiques acoustiques aux sonorités jazzy également nous font patienter plus agréablement. Un bel accueil est réservé à ces artistes jusqu’à la fin de leur prestation à 22h30 pour nous avoir mis dans une ambiance "lusophone".

Résumé du concert de Madonna


22h57. "Ladies and gentlemen, thank U for your patience" nous dit une voix off annonçant l’arrivée imminente de la star.

Une voix féminine rappelle que ce Madame X est donné sans téléphone et sans caméra ; nos appareils étant enveloppés dans une pochette celée. Welcome to the world of Madame X ! Let nothing stand between us. None of this is real !

Un montage vidéo est projeté et, dans ces images d’archives de vidéos clips et autres séquences, Madonna incarne toutes les facettes de Madame X. L’artiste présente son personnage énigmatique et multi-facettes comme un agent secret qui se bat pour la liberté. Elle est une danseuse, une professeure, une gouvernante, une prisonnière, une étudiante, une mère, une enfant, une maîtresse, une pécheresse, une sainte, une putain… une espionne dans la maison de l’amour. I’m Madame X ! nous dit l’artiste derrière le rideau rouge qui arbore un X géant.

Alors que l’on aperçoit la silhouette de cet agent secret en ombres chinoises, Madonna lit un texte de l’écrivain James Baldwin qu’elle tape avec gravité à la machine à écrire d’antan.

Art is here to prove that all safety is an illusion.
(…) Everybody’s hurt.
(…) Artists are here to disturb the peace.
Les artistes sont là pour troubler la paix !


Pendant ce temps de l’autre côté de la scène, son chéri Ahlamalik Williams danse frénétiquement au son des frappes sur la machine à écrire, et du bruit des balles qui finiront par le mettre à terre.

En cette soirée du 27 février, en raison de sa blessure au genou, Madonna ne chante pas les quatre chansons qu’elle aurait dû chanter maintenant et nous devons donc attendre la sortie du film Madame X pour voir le show au complet.

La gym queen d’il y a quelques années n’est pas très en forme en ce moment, c’est le moins que l’on puisse dire.

Madonna efface donc de sa setlist "God control", "Dark ballet", "Human nature" et "Express yourself". C’est fort regrettable mais l’artiste et ses assureurs sont inquiets pour son état de santé et préfèrent que son show se déroule ainsi plutôt que de devoir recourir à une annulation des dernières dates de ce tour. Nous aussi d’ailleurs !

Vu que l’artiste de 62 ans a donné un concert ici hier soir, nous savions à l’avance que celui-ci (le deuxième d’affilée) serait écourté.

Vous pourrez néanmoins lire le résumé de la partie coupée en fin de cette page.

La première chanson que nous écoutons en ce 27 février 2020, est donc Vogue, succès de 1990 que la Queen of Pop interprète ce soir en multipliant les "What u looking at ?".

Dans son trench noir, la Madone est entourée de ses doubles en perruque blonde, comme lors de sa prestation à New-York lors de Pride Island (pour la World Pride 2019) que nous avons eu la chance de voir de vraiment très près.

Dès le début du spectacle on se rend compte très vite que Madonna a des difficultés lorsqu’elle monte les nombreuses marches du décor. Elle est vraiment fatiguée physiquement… Rien à voir avec la forme qu’elle avait lors de sa dernière tournée, le "Rebel Heart Tour", auquel nous avons assisté en décembre 2015 à Bercy.

Ses huit danseuses-sosies assurent à ses côté avec entrain en trenchs noirs et derrière leurs lunettes de soleil. Ce tableau cinématographique est plaisant à voir.

Une blonde reste à la machine à écrire, c’est Madonna… ou plutôt Madame X. Les lumières illuminent la scène en noir, blanc et rouge. Les immeubles new-yorkais illustrent le visuel pendant l’intéressant I don’t search find.

Madame X est pourchassée par deux hommes et se cache dans les différents éléments de la scène. Ses poursuivants l’interpellent rapidement. Le trio danse ensemble, en marquant seulement une pause pour un interrogatoire musclé.

On passe à la séquence Madonna à genoux pour le Polaroïd caritatif… et un moment qui restera dans nos mémoires.

Ce soir, un roumain va offrir 3000 euros pour un Polaroïd photographié par Madonna sur scène. C’est pas mal d’argent même s’il y a des soirs où l’artiste trouve des spectateurs plus généreux encore.

Madge recherche quelqu’un de prêt à y mettre plus d’argent et elle tente de faire monter les enchères.

La star souffre terriblement et il lui est impossible de cacher sa souffrance. En pleurs et à terre, Madonna craque devant nous. Elle est très soutenue par son public parisien qui l’applaudie longuement pour lui donner de la force. C’est triste de voir une star souffrir ainsi sur scène, surtout quand on la connue hyper-dynamique.

Pour contrer sa douleur physique, et morale également, Madonna clame avec fierté I'm gonna finish this tour, no matter what !

La séquence Polaroïd reprend son cours. Ces instantanés sont vendus au profit de "Raising Malawi", association caritative à travers laquelle Madonna aide à financer des programmes de santé et d'éducation pour les orphelins de ce pays d’Afrique d’où sont originaires les enfants qu’elle a adopté : David Banda, Mercy James et les jumelles Stella et Esther.

3 000 euros le Polaroïd ! Ce soir il part pour la Roumanie. Madonna serre la main à l’acheteur-donateur et lui dit merci. Pour les dates parisiennes, très peu de français se seront porté acquéreurs. Un spectateur allemand aura lui été très généreux, au cours de deux soirées parisiennes.

Le rideau s'ouvre derrière elle et son guitariste Monte Pittman est maintenant sur scène. Madonna évoque furtivement le Président Trump au pouvoir déjà depuis 3 ans. God bless America ! Elle interprète le titre American life derrière son pied de micro, sa guitare dans le dos puis en bandoulière. Un danseur en tenue militaire vient danser énergiquement à sa droite.

Puis, l’homme va se positionner sur un lit où il succombe finalement. Des vêtements tombent sur lui, comme pour désigner les nombreux morts tombés lors des guerres.

Le drapeau américain est projeté sur les murs latéraux du Grand Rex. D’autres danseurs arrivent sur scène et viennent s'habiller avec la pile de vêtements restée sur le lit. A la fin de ce morceau, eux aussi sont sur le lit, allongés, et probablement morts.

Madonna fait un doigt honneur et ce message apparaît aussi dans le visuel. Elle répète les "fuck it" avant de se retirer de la scène.

Une vieille carte du monde est projetée sur le rideau pour le tableau suivant qui s’annonce. Au fur et à mesure, le zoom se fait de villes en villes, de continent en continent. Un cercueil recouvert par un drapeau américain est alors porté à bout de bras par d’autres militaires.

Le danseur Ahlamalik Williams revient sur scène pour un nouveau solo devant une vieille carte du monde. Sur celle-ci, apparaît l’Amérique du Sud ainsi que le nom de villes telles que Medellin, Paris, Marrakech… Le public se demande où le show va nous transporter maintenant, et c’est évidemment au Cap-Vert. It’s a long way… On y entend le bruit de grandes vagues de l’océan Atlantique dans les images du clip Batuka. L'Orquestra de Batukadeiras est composé d’une dizaine de membres qui arrivent en empruntant les deux allées du public pour rejoindre la scène du Grand Rex.

L’ensemble de Batuque prend place sur la scène du Grand Rex. Cette douzaine de femmes chantent. Elles portent une chemise blanche, un voile de même couleur sur les cheveux et des robes aux motifs très colorés. Elles restent assises en demi-cercle mais quelques-unes viennent parfois danser.

Madonna réapparaît là-haut, appuyée contre un lampadaire. Elle a désormais une chevelure noire à la Adjani comme sur certains des visuels de cette période Madame X.

L’artiste joue des percussions assise là-haut, puis descend sur scène afin de danser parmi ces femmes batuques. Les images du vidéoclip sont toujours diffusées derrière la troupe, et la Madonne bouge son corps avec énergie dans sa tenue d’un bleu très foncé.

Ce morceau est prenant musicalement. Cette prestation a une aura toute particulière. Madonna vient s’assoir ensuite parmi les femmes cap-verdiennes, tandis qu’une violoncelliste vient jouer sur l'outro.

Madonna prend la parole ensuite pour évoquer la vie qu’elle a menée depuis qu’elle s’est installée à Lisbonne il y a quelques années. Le but de ce déménagement était de rester proche de son fils David, en formation dans un club de football. Bien qu’elle ait apprécié sa chance d’être pleinement mère entourée de ses enfants, elle s’est trouvée très éloignée de tout, très vulnérable.

Au gré de ses rencontres, Madonna a découvert Lisbonne et ses fado-clubs, ses fado-bars, ses-fado restaurants… Cela l’a influencée pour plusieurs chansons de ce double album et ce spectacle.

C’est le retour sur scène de l’un des jeunes musiciens portugais de la première partie. Après une accolade, elle boit une bière et se lance dans un long discours

Au lever de rideau, le décor représente une place de village pleine d’azulejos. Ses musiciens et danseurs donnent vie à cette place lusophonique.

Puis, sur le morceau Welcome To My Fado Club, nous reconnaissons tous et nous mettons tous à chanter les paroles de La isla bonita (1987). La chanteuse nous fait reprendre en rythme avec elle les "one, two, cha-cha-cha" comme un gimmick.

Maluma apparaît en petit à gauche, sur le côté dans les fenêtres. Le beau colombien de 26 ans interprète ainsi avec elle Medellín, le premier single du disque "Madame X", un titre aux sonorités latino-reggaeton qui se démarque du reste de l’album… et de la discographie de Madonna.

Sa troupe danse avec elle. La star emprunte ensuite les marches sous la pluie et vient se balader là-haut.

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La vie en rose… Les erreurs dans son interprétation sont touchantes, avec le charme de son accent américain. C’est une chanson d’Edith Piaf que l’artiste aime beaucoup puisqu’elle l’a déjà interprétée à quelques reprises sur son Rebel Heart Tour.

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Sur le titre Frozen, que nous sommes heureux de retrouver dans cette setlist, Lourdes Leon danse gracieusement tout au long de la vidéo qui est projetée, en noir et blanc. Sa fille ainée de 23 ans est née quelques mois avant la sortie de cette chanson.

Sa mère, Madonna Louise Ciccone, apparaît en transparence derrière l’écran, les cheveux longs et blonds, comme sur la pochette de l'album "Madame X" et celle du single "I rise", que Mado interprétera plus tard.

Cette scénographie présente une dimension artistique, offrant à la fois une réinterprétation créative de ce succès international tout en restant fidèle à l’original, et une dualité visuelle entre une jeune femme brune et une figure maternelle aux cheveux blonds.

Quant à ses autres filles, les cadettes Esther, Stella et Mercy, elles apparaissent au cours de cette tournée/résidence sur "Human nature", un des morceaux supprimés de la setlist sur quelques dates comme cette date parisienne.

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Vient le tour de Like a prayer (1989). Cette version est heureusement plus forte que celle du concours Eurovision et surtout mieux chantée qu’en mai dernier à Tel Aviv. C’est aussi la preuve que Madge est encore capable de bien la chanter lorsque la technique suit...

La disposition des escaliers est revue et ceux-ci forment maintenant la lettre X ; celle de Madame X bien sûr.

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Madonna porte du Versace pour ses nouvelles tenues de scène, mais pas de Jean Paul Gaultier cette fois-ci. Le couturier français ne lui en tient pas rigueur et est même venu la voir ici il y a quelques jours.

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Place à I rise. Ce titre a été superbement remixé par le dj Offer Nissim, et par la djette Tracy Young qui a d’ailleurs reçue un Grammy pour son remix. Cette américaine était programmée deux soirs au Yoyo, mais le club a dû annuler la seconde date

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Madonna nous quitte à 00h55 en remontant l’une des allées de la fosse orchestre du Grand Rex. En sortant, la star touche furtivement la main de quelques admirateurs qui n’oublieront jamais ce moment unique dans leur vie de fans de cette star mondiale. C’est une belle sortie de scène comme la Madonne ne l’a jamais fait. C’est particulier de la voir parmi la foule, simplement escortée par ses bodyguards.

Il nous faut revenir à la réalité… Son concert est déjà terminé :((

L’avis de Paris Gay Zine


Alors comment avons-nous trouvé ce show de Madonna ? Nous avons constaté, comme tout le monde, un changement assez radical par rapport à ses précédentes tournées. Le "Madame X Tour" n’est pas une méga-production américaine classique. Il se rapproche d’un spectacle de théâtre. Les shows de Madonna ont toujours comporté des scènes théâtralisées mais, cette fois, l’américaine pousse le curseur encore plus loin.

Après plus de 35 ans de carrière, l’artiste surprend encore son public. Elle est apparue plus authentique lors de ces concerts. Ses performances scéniques sont toujours millimétrées mais il y a désormais de vraies respirations. La star se montre un peu plus humaine notamment au cours des passages où elle s’exprime assez naturellement. Des indiscrétions nous disent toutefois que côté coulisses cela n'est pas ça. Elle reste bitch, égocentrique et assez dure avec les équipes. Certes c’est une artiste exigeante mais, avec de tels retards, la considération de la star envers son public pose également question.

Côté musique et chant, Madonna fait un peu trop usage de l'auto-tune et de séquences préenregistrées. Quelques musiciens interviennent à ses côtés de temps en temps, mais il n’y a pas de musiciens fixes. A vrai dire, ce n’est pas ce qui nous a vraiment dérangé. Il manquait surtout plusieurs de ses tubes et cela est dommage pour ceux qui la voient sur scène pour la première fois.

La setlist ne compte en effet que cinq de ses classiques : "Vogue", "American life", "Frozen", "Like a prayer" et un extrait de "La isla bonita". De notre côté, nous sommes plus déçus par l’absence de ses récents hits "God control" et de "Dark ballet" en ce jeudi 27 février 2020, comme c’est d’ailleurs désormais le cas un soir sur deux en raison de ses problèmes de santé. La chanteuse défend bien son superbe album "Madame X", tout en faisant l’impasse sur le titre "Crave", pourtant clippé, mais elle a fait le choix de zapper les hits de ces quinze dernières années.

Avec ce spectacle qui met en avant ses nouveaux morceaux, l’américaine a réussie à créer une ambiance théâtrale qui contraste avec les shows des stades où les tableaux se succèdent à une cadence infernale. Cela a aiguisé notre curiosité et notre attention… du fait de l’absence de tous ses gros tubes ou de nos portables ?

On ne peut nier que sans téléphone, on vit le moment plus intensément. Nous aurions néanmoins apprécié de pouvoir revivre les bons moments du spectacle ultérieurement avec nos propres enregistrements.

Quoiqu’il en soit, Madonna est parvenue à nous surprendre alors que c’est la septième de ses onze tournées à laquelle nous assistons ; sans compter bien sûr le show donné à l'Olympia le 26 juillet 2012, et celui de la World Pride à New York le 30 juin 2019.

Il reste encore six dates à cette résidence parisienne de Madonna. Celles-ci sont d’ailleurs les dernières de cette tournée qui aura compté 75 shows dans 4 pays seulement (10 villes).

Vivement la sortie du film tourné à Lisbonne le mois dernier ! Nous espérons que Madonna ne le fera pas trop retoucher et qu’il sera moins traficoté que ses prédécesseurs. Ce beau spectacle mérite un film aussi authentique que ne l’a été cette résidence itinérante.

Nous espérons aussi que Madonna retrouvera très vite sa santé et reviendra dans les prochaines années avec de nouvelles chansons et de nouveaux spectacles. Let’s go Queen of Pop !

Setlist de Madame X au Grand Rex


puce Acte I
Madame X Manifesto (Vidéo Introduction)
Vogue
I don't search I find
American life

puce Acte II
Coffin (Vidéo Interlude)
Batuka
Fado Pechincha (Isabel De Oliveira cover)
Killers who are partying
Crazy
La isla bonita (dans "Welcome to My Fado Club")
Medellín
La vie en rose (Édith Piaf cover)
Extreme Occident

puce Acte III
Rescue me (Dance Interlude)
Frozen
Come alive
Future
Like a prayer

puce Rappel : I rise

Màj :
La captation du spectacle est sortie en septembre 2021, ainsi qu’un album live intitulé "Madame X : Music from the Theater Xperience".
Publié le 04/03/2020

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