Le 9 décembre 2015, nous étions de retour à l’AccorHotels Arena (ex-Bercy) pour voir le Rebel heart tour de Madonna. L’américaine était en effet de passage à Paris pour deux soirs dans le cadre de sa dernière tournée mondiale. Entamée le 9 septembre dernier à Montréal, celle-ci devrait s’achever à Brisbane en Australie le 27 mars 2016.
Tantôt entourée de samouraïs, tantôt meneuse de revue, à 57 ans, Madonna s’autorise désormais plus de proximité avec son public ; répondant ainsi aux critiques formulées sur ses précédents spectacles.
Comme toujours, nous en avons pris plein les yeux au cours de ce show entrecoupé de quelques vidéo clips et de solos de danse. La diva s’est d’ailleurs bien fait attendre puisqu’elle n’est montée sur scène qu’à compter de 21h45.
La setlist de ce "Rebel Heart Tour" a été bien renouvelée, comme à chacune des tournées. Madonna a consacré une belle place à son dernier opus (dommage qu’il manquait "Ghosttown" !), tout en ressortant ses tubes "True blue", "Burning up", "Dress you up", "Material girl" et "Deeper and deeper", dont elle aurait aussi pu exploiter la partie latino dans le tableau gipsy. Quelques couplets, ou refrains, d’anciens tubes ont aussi été ajoutés sur d’autres titres.
Avec son fils David Banda, Madonna a bien sûr rendu hommage aux victimes des évènements tragiques du mois dernier à Paris. Mais, ce n’est pas la seule référence à la France lors de ce spectacle, puisque Madonna nous a fait chanter La marseillaise pendant le break de "Music", a repris ensuite "La vie en rose" d’Edith Piaf, et a fait monter sur scène Jean Paul Gaultier sur "Unapologetic bitch", autre moment fort de la soirée.
Bien sûr, elle a prononcé quelques mots en français comme le bien senti : On va tout niquer !!!
De notre place dans la fosse, nous avons très bien vu ce show, mais les basses étaient trop puissantes, voire le son était saturé.
Première partie du Rebel heart tour avec Lunice :
Il est 19h15 lorsque nous prenons place dans la fosse, devant les bâches rouges représentant la photo, dédoublée, de Madonna et de son épée.
19h45. C’est Lunice qui fait son entrée en brulant son encens, tel un moine. L’homme portant un long t-shirt noir danse et rejoint ses platines. Il paraît littéralement envouté par sa dirty musique (de la bassline) ; lui est en trance, bien que le public reste impassible.
Le producteur canadien nous passe furtivement du Rihanna, mais se fait surtout plaisir, ce qui est moins visible dans le public. Lunice dit en français qu’il vient du Québec et qu’il est content d’être ici. Le dj s’extirpe des platines pour venir danser vers 20h10.
20h40 « c’est ma dernière chanson » précise-t-il. Est-ce que vous êtes prêts ? nous demande-t-il mais ne récolte que de rares applaudissements.
Il est 20h45 lorsque nous sommes libérés de ses sonorités, difficiles pour nos tympans.
Nous apercevons Kamel Ouali, puis Marianne James dans l’espace VIP. Jean-Paul Gaultier est applaudis lorsqu’il prend place dans les gradins en face.
Résumé du concert Rebel heart tour de Madonna :
21h40. Le public pousse un cri de joie quand résonnent les notes du "Wanna be startin’ somethin’" de Michael Jackson, repère pour les fans que le show va pouvoir commencer.
Le rideau tombe enfin et Bercy est plongée dans le noir. L’écran projette une vidéo dans laquelle figure le prisonnier Mike Tyson, enchaîné. L’ambiance est très sombre. Madonna est dans les bras d’un homme dans certaines scènes, et ensanglantée dans d’autres. La star se dandine en tenue de soirée. La chanteuse ressemble à Marilyn Monroe. Sa jolie robe blanche contraste avec les images carcérales. Des gardes l’extirpent violemment puis la reine est enfin libre et figure à la tête d’une armée.
Sur la scène, des samouraïs portent de lourds costumes de guerriers d’un monde lointain. D’abord immobiles, ils s’activent ensuite avec leurs longues croix à la main. La cage métallique dans laquelle Madonna est enfermée descend sur Iconic. D’autres danseurs en tenues rouges, d’inspiration asiatique également, l’escaladent. Dans sa tenue rouge ensuite, Madonna évolue sur le catwalk parmi eux.
Sur Bitch I'm Madonna, la star est entourée de danseuses asiatiques. Des danseurs se joignent à eux alors que Nicki Minaj rappe sur l’écran.
Madonna retire l’extension de sa robe pour la seconde partie de ce tableau. Les références asiatiques sont délaissées au profit d’un visuel enflammé, dès qu’elle saisit une guitare pour Burning up. Elle emprunte le catwalk, marque un arrêt au milieu, puis file à l’extrémité de celui-ci. Sur la scène principale sont restés ses quatre musiciens et ses deux choristes. Le son, rock, est trop saturé pour nos frêles oreilles.
L’américaine se déshabille à nouveau dans le noir lorsqu’apparaissent des religieuses en culottes blanches. Nous reconnaissons Holy water, extrait de son dernier disque. Ses danseuses font du pole dance sur les quatre barres installées au centre du catwalk. Madonna tourne sur l’une d’elles en reprenant le vocal de Vogue et tandis que le visuel montre du bondage. Enfin, elle revient devant nous et fait son retour parmi sa troupe de danseurs jouant La dernière cène du Christ ; un passage qui nous rappelle les mises en scène sexy du photographe David Lachapelle.
Désormais seule sur l’hôtel doré, Madonna enchaîne avec le magnifique Devil pray devant des projections, très graphiques mais sombres. En se déligotant les bras, elle s’avance pour rejoindre un beau prêtre noir assis au milieu du catwalk. S’agenouillant devant lui, puis sur ses genoux, Madonna continue de chanter avant de rejoindre ses danseurs qui incarnent des religieux en blanc et de toutes confessions.
Madonna a regagné les coulisses pour se changer. Nous regardons le premier interlude musical. Un homme danse avec un long voile blanc pour un solo très poétique. Nous écoutons alors une ballade portant le titre Messiah qui se prolonge avec la venue d’un autre danseur. Devant nous, sur la scène inclinée, il effectue un solo devant l’écran qui projette les images du clip de "Ghosttown", deuxième extrait de l’album "Rebel heart", qu’elle ne jouera pas ce soir. Ce danseur en tenue noire est plus urbain dans son style ; mais sa prestation s’avère, somme toute, assez classique.
Retour à une ambiance plus virile maintenant, et l’arrivée d’une carcasse de voiture devant la vidéo où retentissent les moteurs. Madonna est allongée sur le capot pour Body shop. Entourée de ses bad boys, l’idole évolue dans un garage, parmi les pneus, sur ce mid tempo également extrait de l’album "Rebel heart". Elle vient aussi danser en s’adossant à l’écran géant. Elle saisit la pompe à carburant pour nous montrer les tablettes de chocolat d’un de ses danseurs.
Au final des couples se sont formés sur les pneus. L’atmosphère est plus intimiste ; l’occasion pour elle de nous chanter True blue en version acoustique. C’est sur ce titre qu’on avait aperçu Sean Penn à New York il y a quelques mois. Au moment de la sortie de cette chanson en 1986, le couple vivait d’ailleurs ensemble.
Assise sur ses pneus, Madonna interagit avec son public en demandant si c’est à droite ou à gauche que le public fait le plus de bruit. "Paris bitches are you in my gang ?" nous demande-t-elle alors qu’un jukebox apparaît sur l’écran pendant les premières notes de Deeper and deeper. Ce titre de 1992, que nous adorons, figurait dans le Girlie Show en 1993 mais n’avait pas été interprété par la madonne en tournée depuis 2004. C’est donc un plaisir pour nous de le réentendre dans une version plus proche de l’originale, alors qu’elle était jazzy dans la tournée d’il y a douze ans. Les pas de danse de la bande sur le catwalk et les tenues sont country, mais les sonorités sont totalement disco-dance.
Un escalier en colimaçon descend sur l’extrémité de la scène. Madonna en bas de celui-ci poursuit un homme sur les premières notes d’HeartBreakCity. Sur ce morceau, le plus émouvant de son dernier album, Madonna ajoute subtilement une partie de "Love don't live here anymore". La mise en scène est complétée par une vidéo dans laquelle une voiture roule sur une route américaine et sous une pluie diluvienne.
Flashback maintenant encore avec Like a virgin. Seule en scène, elle danse simplement devant ses fans sous les ventilos avec une démarche qui rappelle bien évidemment celle du clip original. Certains auront reconnu des brides de "Justify my love" et "Heartbeat".
Madonna récupère son souffle en coulisses et nous suivons attentivement la scène suivante. Quatre lits sont disposés sur la scène principale, avec au-dessus de chacun d’eux un couple, dont un d’hommes. La musique est celle d’un récent morceau, S.E.X., auquel s’ajoutent également quelques extraits de "Justify my love". Des images de la période "Erotica" sont projetées en backdrop.
Madonna remonte sur la scène avec une longue traîne tenue par deux danseuses. Il s’agit de Living for love, joué en partie dans sa version remixée par Offer Nissim. Sa performance est proche de celle des Grammys et des Brit Awards 2015. Il s’agit donc d’une séquence hispano avec la chorégraphie animale de ses danseurs aux cornes noires.
La star enchaîne avec La isla bonita dans une nouvelle version gitane. Madonna y joue même des castagnettes. Les tenues de la troupe, noires et blanches, sont également superbes. Nous avons le droit à une outro flamenco de la part des danseurs, dont nous admirons la musculature sous les fines dentelles noires.
Les demoiselles portent maintenant des tenues plus colorées, comme le visuel, et Madonna poursuit avec Dress you up sur laquelle elle ajoute des parties d’"Into the groove" et de "Lucky star". L’américaine est une vraie gitane parmi sa troupe qui est au complet.
Madonna prend la parole ensuite et se lance dans un speech de plus de 7 minutes en faveur de Paris, de ce que la ville a apporté au monde du spectacle, et cite quelques artistes français. "Le coeur de Paris et le coeur de la France battent dans le coeur de chaque ville". "Merci Paris d’avoir planté cette graine dans mon coeur".
Elle fait ensuite venir à ses côtés David Banda, son fils, pour un hommage aux victimes des attentats du mois dernier. Derrière eux s’affiche le symbole de la paix avec la tour Eiffel, image que l’on a pu voir fleurir sur les réseaux sociaux. Aux côtés d’un guitariste additionnel, à l’extrémité du catwalk, la madonne et son fiston nous chantent Redemption song de Bob Marley. Les artistes sont très applaudis par le public français.
C’est à ce moment du spectacle (après "La isla bonita") que Madonna vient chaque soir chanter une chanson différente : "Like a prayer", "Open your heart", "Secret", "Don’t tell me", "Who’s that girl", "Ghosttown"...
Madonna reste seule en scène et s’accompagne à la guitare sur Rebel heart, alors que les visuels plus ou moins pop art défilent sur écran, et nous replongent dans la longue carrière de la star.
Madonna a regagné les coulisses. Un œil rougit nous fixe sur les premières mesures de l’interlude Illuminati. Sept de ses danseurs se balancent à l’extrémité de longues tiges fixées aux extrémités du catwalk. C’est une séquence très originale, divertissante, dans ce spectacle. Un groupe masculin danse au sol alors que les images évoquent les guerres de religions sur le grand écran.
Comme les tenues des danseurs le laissaient présager, c’est une partie cabaret qui s’annonce. Madonna revient en tenue argentée de meneuse de revue pour Music sur lequel nous entendons des brides de "Give it 2 me" et surtout la reprise de La Marseillaise pendant le break. Notre hymne national est repris par tout l’Accordhotels Arena pour un moment d’anthologie et fort émouvant au regard de la récente tragédie.
Nous revenons dans l’ambiance très ‘pimp’ et sommes plongés dans cette période sombre et à la fois festive des années 50 avec la reprise de "Music". Le tableau se prolonge avec Candy shop et Material girl, autre titre des années 80 qui a le privilège de figurer dans la setlist de ce show.
Madonna se glisse sous un fin voile blanc de mariée. Elle nous fait penser à Kylie Minogue pendant cette partie, avec la robe argentée qu’elle porte ce soir et pour son côté petite fille. L’américaine demande au public qui veut l’épouser et jette son bouquet de fleurs dans la fosse, où les fans se l’arrachent. Elle précise qu’elle n’a pas spécialement été heureuse en mariage, mais qu’elle est mariée… à nous tous, et plaisante sur son accord pour se marier à condition qu’elle puisse être partagée !
L’artiste nous demande si "Ça va ?" et nous précise qu’il s’agit de son moment préféré car il s’agit pour elle de la plus grande chanson d’amour. En effet, elle chante l’éternelle La vie en rose en acoustique (un instrument à la main) devant le rideau rouge de théâtre sur l’écran. Madonna reprend d'ailleurs cette chanson française à chacun de ses concerts depuis le début de sa tournée.
Puis accompagnée de deux gentlemen, dont un lui remet une gourmette, Madonna s’exclame en voyant les lumières des portales scintiller : "Paris, the city of lights" ! Madonna chante ensuite a cappella le célèbre Diamonds are a girl's best friend.
Madonna est entourée de quatre hommes en smoking sur la boucle reggae d’Unapologetic bitch. Ce soir ce n’est pas un anonyme qu’elle fait monter à ses côtés mais son ami Jean Paul Gaultier ! Le couturier français se dandine à sa façon sur le catwalk. Sa grande amie, depuis les années 80, lui offre le cadeau habituel, à savoir une banane. Celle-ci est cette fois assortie d’une petite marinière. Jean Paul se plie au jeu et déguste cette banane devant le public de l’Accordhotels Arena. A bientôt. Je t’aime lui dit-elle en le quittant. Elle repart de son côté avec ses danseurs et nous lance un "Bye bye bitches", message affectueux qui d’ailleurs s’affiche sur l’écran.
La musique reprend quelques instants plus tard avec Holiday qui est proposé dans une version très classique, et plutôt loufoque dans sa mise en scène. Entourée de toute sa bande, Madonna porte un chapeau rouge et un grand drapeau français sur ses épaules. C’est un moment de fête pour ce final avec des drapeaux de tous les pays.
Madonna repart par les airs, suspendue à sa balançoire et tirée par des câbles. Il est environ 23h57 lorsque ce spectacle prend fin : Thank you Paris. Merci beaucoup good night, We love you. A demain !
Mise à jour 1 :
Après son premier show à Bercy, Madonna a filé Place de la République pour rendre hommage aux victimes des attentats parisiens. Seulement annoncée quelques minutes auparavant, en légende d’une photo postée sur Instagram, sa performance n’a été vue que par peu de personnes cette nuit-là. Les internautes se sont rattrapés en écoutant sur le net "Like a prayer", "Ghosttown" et "Imagine" que l’artiste a chanté accompagnée de son fils David et de son guitariste Monte Pittman. Protégée par ses gardes du corps, Madonna est venue en toute simplicité dans ce lieu de rassemblement pour une prestation filmée par la réalisatrice française Agnès Varda.
Mise à jour 2 :
Le lendemain, pour son second concert parisien, Madonna a chanté "Like a prayer" avec son fils David Banda (à la place de "Redemption song" la veille) avant la chanson "Rebel heart". Quant à "Unapologetic bitch", c’est Christine (and the Queens) qui a été conviée pour monter sur scène avec elle.
Tantôt entourée de samouraïs, tantôt meneuse de revue, à 57 ans, Madonna s’autorise désormais plus de proximité avec son public ; répondant ainsi aux critiques formulées sur ses précédents spectacles.
Comme toujours, nous en avons pris plein les yeux au cours de ce show entrecoupé de quelques vidéo clips et de solos de danse. La diva s’est d’ailleurs bien fait attendre puisqu’elle n’est montée sur scène qu’à compter de 21h45.
La setlist de ce "Rebel Heart Tour" a été bien renouvelée, comme à chacune des tournées. Madonna a consacré une belle place à son dernier opus (dommage qu’il manquait "Ghosttown" !), tout en ressortant ses tubes "True blue", "Burning up", "Dress you up", "Material girl" et "Deeper and deeper", dont elle aurait aussi pu exploiter la partie latino dans le tableau gipsy. Quelques couplets, ou refrains, d’anciens tubes ont aussi été ajoutés sur d’autres titres.
Avec son fils David Banda, Madonna a bien sûr rendu hommage aux victimes des évènements tragiques du mois dernier à Paris. Mais, ce n’est pas la seule référence à la France lors de ce spectacle, puisque Madonna nous a fait chanter La marseillaise pendant le break de "Music", a repris ensuite "La vie en rose" d’Edith Piaf, et a fait monter sur scène Jean Paul Gaultier sur "Unapologetic bitch", autre moment fort de la soirée.
Bien sûr, elle a prononcé quelques mots en français comme le bien senti : On va tout niquer !!!
De notre place dans la fosse, nous avons très bien vu ce show, mais les basses étaient trop puissantes, voire le son était saturé.
Première partie du Rebel heart tour avec Lunice :
Il est 19h15 lorsque nous prenons place dans la fosse, devant les bâches rouges représentant la photo, dédoublée, de Madonna et de son épée.
19h45. C’est Lunice qui fait son entrée en brulant son encens, tel un moine. L’homme portant un long t-shirt noir danse et rejoint ses platines. Il paraît littéralement envouté par sa dirty musique (de la bassline) ; lui est en trance, bien que le public reste impassible.
Le producteur canadien nous passe furtivement du Rihanna, mais se fait surtout plaisir, ce qui est moins visible dans le public. Lunice dit en français qu’il vient du Québec et qu’il est content d’être ici. Le dj s’extirpe des platines pour venir danser vers 20h10.
20h40 « c’est ma dernière chanson » précise-t-il. Est-ce que vous êtes prêts ? nous demande-t-il mais ne récolte que de rares applaudissements.
Il est 20h45 lorsque nous sommes libérés de ses sonorités, difficiles pour nos tympans.
Nous apercevons Kamel Ouali, puis Marianne James dans l’espace VIP. Jean-Paul Gaultier est applaudis lorsqu’il prend place dans les gradins en face.
Résumé du concert Rebel heart tour de Madonna :
21h40. Le public pousse un cri de joie quand résonnent les notes du "Wanna be startin’ somethin’" de Michael Jackson, repère pour les fans que le show va pouvoir commencer.
Le rideau tombe enfin et Bercy est plongée dans le noir. L’écran projette une vidéo dans laquelle figure le prisonnier Mike Tyson, enchaîné. L’ambiance est très sombre. Madonna est dans les bras d’un homme dans certaines scènes, et ensanglantée dans d’autres. La star se dandine en tenue de soirée. La chanteuse ressemble à Marilyn Monroe. Sa jolie robe blanche contraste avec les images carcérales. Des gardes l’extirpent violemment puis la reine est enfin libre et figure à la tête d’une armée.
Sur la scène, des samouraïs portent de lourds costumes de guerriers d’un monde lointain. D’abord immobiles, ils s’activent ensuite avec leurs longues croix à la main. La cage métallique dans laquelle Madonna est enfermée descend sur Iconic. D’autres danseurs en tenues rouges, d’inspiration asiatique également, l’escaladent. Dans sa tenue rouge ensuite, Madonna évolue sur le catwalk parmi eux.
Sur Bitch I'm Madonna, la star est entourée de danseuses asiatiques. Des danseurs se joignent à eux alors que Nicki Minaj rappe sur l’écran.
Madonna retire l’extension de sa robe pour la seconde partie de ce tableau. Les références asiatiques sont délaissées au profit d’un visuel enflammé, dès qu’elle saisit une guitare pour Burning up. Elle emprunte le catwalk, marque un arrêt au milieu, puis file à l’extrémité de celui-ci. Sur la scène principale sont restés ses quatre musiciens et ses deux choristes. Le son, rock, est trop saturé pour nos frêles oreilles.
L’américaine se déshabille à nouveau dans le noir lorsqu’apparaissent des religieuses en culottes blanches. Nous reconnaissons Holy water, extrait de son dernier disque. Ses danseuses font du pole dance sur les quatre barres installées au centre du catwalk. Madonna tourne sur l’une d’elles en reprenant le vocal de Vogue et tandis que le visuel montre du bondage. Enfin, elle revient devant nous et fait son retour parmi sa troupe de danseurs jouant La dernière cène du Christ ; un passage qui nous rappelle les mises en scène sexy du photographe David Lachapelle.
Désormais seule sur l’hôtel doré, Madonna enchaîne avec le magnifique Devil pray devant des projections, très graphiques mais sombres. En se déligotant les bras, elle s’avance pour rejoindre un beau prêtre noir assis au milieu du catwalk. S’agenouillant devant lui, puis sur ses genoux, Madonna continue de chanter avant de rejoindre ses danseurs qui incarnent des religieux en blanc et de toutes confessions.
Madonna a regagné les coulisses pour se changer. Nous regardons le premier interlude musical. Un homme danse avec un long voile blanc pour un solo très poétique. Nous écoutons alors une ballade portant le titre Messiah qui se prolonge avec la venue d’un autre danseur. Devant nous, sur la scène inclinée, il effectue un solo devant l’écran qui projette les images du clip de "Ghosttown", deuxième extrait de l’album "Rebel heart", qu’elle ne jouera pas ce soir. Ce danseur en tenue noire est plus urbain dans son style ; mais sa prestation s’avère, somme toute, assez classique.
Retour à une ambiance plus virile maintenant, et l’arrivée d’une carcasse de voiture devant la vidéo où retentissent les moteurs. Madonna est allongée sur le capot pour Body shop. Entourée de ses bad boys, l’idole évolue dans un garage, parmi les pneus, sur ce mid tempo également extrait de l’album "Rebel heart". Elle vient aussi danser en s’adossant à l’écran géant. Elle saisit la pompe à carburant pour nous montrer les tablettes de chocolat d’un de ses danseurs.
Au final des couples se sont formés sur les pneus. L’atmosphère est plus intimiste ; l’occasion pour elle de nous chanter True blue en version acoustique. C’est sur ce titre qu’on avait aperçu Sean Penn à New York il y a quelques mois. Au moment de la sortie de cette chanson en 1986, le couple vivait d’ailleurs ensemble.
Assise sur ses pneus, Madonna interagit avec son public en demandant si c’est à droite ou à gauche que le public fait le plus de bruit. "Paris bitches are you in my gang ?" nous demande-t-elle alors qu’un jukebox apparaît sur l’écran pendant les premières notes de Deeper and deeper. Ce titre de 1992, que nous adorons, figurait dans le Girlie Show en 1993 mais n’avait pas été interprété par la madonne en tournée depuis 2004. C’est donc un plaisir pour nous de le réentendre dans une version plus proche de l’originale, alors qu’elle était jazzy dans la tournée d’il y a douze ans. Les pas de danse de la bande sur le catwalk et les tenues sont country, mais les sonorités sont totalement disco-dance.
Un escalier en colimaçon descend sur l’extrémité de la scène. Madonna en bas de celui-ci poursuit un homme sur les premières notes d’HeartBreakCity. Sur ce morceau, le plus émouvant de son dernier album, Madonna ajoute subtilement une partie de "Love don't live here anymore". La mise en scène est complétée par une vidéo dans laquelle une voiture roule sur une route américaine et sous une pluie diluvienne.
Flashback maintenant encore avec Like a virgin. Seule en scène, elle danse simplement devant ses fans sous les ventilos avec une démarche qui rappelle bien évidemment celle du clip original. Certains auront reconnu des brides de "Justify my love" et "Heartbeat".
Madonna récupère son souffle en coulisses et nous suivons attentivement la scène suivante. Quatre lits sont disposés sur la scène principale, avec au-dessus de chacun d’eux un couple, dont un d’hommes. La musique est celle d’un récent morceau, S.E.X., auquel s’ajoutent également quelques extraits de "Justify my love". Des images de la période "Erotica" sont projetées en backdrop.
Madonna remonte sur la scène avec une longue traîne tenue par deux danseuses. Il s’agit de Living for love, joué en partie dans sa version remixée par Offer Nissim. Sa performance est proche de celle des Grammys et des Brit Awards 2015. Il s’agit donc d’une séquence hispano avec la chorégraphie animale de ses danseurs aux cornes noires.
La star enchaîne avec La isla bonita dans une nouvelle version gitane. Madonna y joue même des castagnettes. Les tenues de la troupe, noires et blanches, sont également superbes. Nous avons le droit à une outro flamenco de la part des danseurs, dont nous admirons la musculature sous les fines dentelles noires.
Les demoiselles portent maintenant des tenues plus colorées, comme le visuel, et Madonna poursuit avec Dress you up sur laquelle elle ajoute des parties d’"Into the groove" et de "Lucky star". L’américaine est une vraie gitane parmi sa troupe qui est au complet.
Madonna prend la parole ensuite et se lance dans un speech de plus de 7 minutes en faveur de Paris, de ce que la ville a apporté au monde du spectacle, et cite quelques artistes français. "Le coeur de Paris et le coeur de la France battent dans le coeur de chaque ville". "Merci Paris d’avoir planté cette graine dans mon coeur".
Elle fait ensuite venir à ses côtés David Banda, son fils, pour un hommage aux victimes des attentats du mois dernier. Derrière eux s’affiche le symbole de la paix avec la tour Eiffel, image que l’on a pu voir fleurir sur les réseaux sociaux. Aux côtés d’un guitariste additionnel, à l’extrémité du catwalk, la madonne et son fiston nous chantent Redemption song de Bob Marley. Les artistes sont très applaudis par le public français.
C’est à ce moment du spectacle (après "La isla bonita") que Madonna vient chaque soir chanter une chanson différente : "Like a prayer", "Open your heart", "Secret", "Don’t tell me", "Who’s that girl", "Ghosttown"...
Madonna reste seule en scène et s’accompagne à la guitare sur Rebel heart, alors que les visuels plus ou moins pop art défilent sur écran, et nous replongent dans la longue carrière de la star.
Madonna a regagné les coulisses. Un œil rougit nous fixe sur les premières mesures de l’interlude Illuminati. Sept de ses danseurs se balancent à l’extrémité de longues tiges fixées aux extrémités du catwalk. C’est une séquence très originale, divertissante, dans ce spectacle. Un groupe masculin danse au sol alors que les images évoquent les guerres de religions sur le grand écran.
Comme les tenues des danseurs le laissaient présager, c’est une partie cabaret qui s’annonce. Madonna revient en tenue argentée de meneuse de revue pour Music sur lequel nous entendons des brides de "Give it 2 me" et surtout la reprise de La Marseillaise pendant le break. Notre hymne national est repris par tout l’Accordhotels Arena pour un moment d’anthologie et fort émouvant au regard de la récente tragédie.
Nous revenons dans l’ambiance très ‘pimp’ et sommes plongés dans cette période sombre et à la fois festive des années 50 avec la reprise de "Music". Le tableau se prolonge avec Candy shop et Material girl, autre titre des années 80 qui a le privilège de figurer dans la setlist de ce show.
Madonna se glisse sous un fin voile blanc de mariée. Elle nous fait penser à Kylie Minogue pendant cette partie, avec la robe argentée qu’elle porte ce soir et pour son côté petite fille. L’américaine demande au public qui veut l’épouser et jette son bouquet de fleurs dans la fosse, où les fans se l’arrachent. Elle précise qu’elle n’a pas spécialement été heureuse en mariage, mais qu’elle est mariée… à nous tous, et plaisante sur son accord pour se marier à condition qu’elle puisse être partagée !
L’artiste nous demande si "Ça va ?" et nous précise qu’il s’agit de son moment préféré car il s’agit pour elle de la plus grande chanson d’amour. En effet, elle chante l’éternelle La vie en rose en acoustique (un instrument à la main) devant le rideau rouge de théâtre sur l’écran. Madonna reprend d'ailleurs cette chanson française à chacun de ses concerts depuis le début de sa tournée.
Puis accompagnée de deux gentlemen, dont un lui remet une gourmette, Madonna s’exclame en voyant les lumières des portales scintiller : "Paris, the city of lights" ! Madonna chante ensuite a cappella le célèbre Diamonds are a girl's best friend.
Madonna est entourée de quatre hommes en smoking sur la boucle reggae d’Unapologetic bitch. Ce soir ce n’est pas un anonyme qu’elle fait monter à ses côtés mais son ami Jean Paul Gaultier ! Le couturier français se dandine à sa façon sur le catwalk. Sa grande amie, depuis les années 80, lui offre le cadeau habituel, à savoir une banane. Celle-ci est cette fois assortie d’une petite marinière. Jean Paul se plie au jeu et déguste cette banane devant le public de l’Accordhotels Arena. A bientôt. Je t’aime lui dit-elle en le quittant. Elle repart de son côté avec ses danseurs et nous lance un "Bye bye bitches", message affectueux qui d’ailleurs s’affiche sur l’écran.
La musique reprend quelques instants plus tard avec Holiday qui est proposé dans une version très classique, et plutôt loufoque dans sa mise en scène. Entourée de toute sa bande, Madonna porte un chapeau rouge et un grand drapeau français sur ses épaules. C’est un moment de fête pour ce final avec des drapeaux de tous les pays.
Madonna repart par les airs, suspendue à sa balançoire et tirée par des câbles. Il est environ 23h57 lorsque ce spectacle prend fin : Thank you Paris. Merci beaucoup good night, We love you. A demain !
Mise à jour 1 :
Après son premier show à Bercy, Madonna a filé Place de la République pour rendre hommage aux victimes des attentats parisiens. Seulement annoncée quelques minutes auparavant, en légende d’une photo postée sur Instagram, sa performance n’a été vue que par peu de personnes cette nuit-là. Les internautes se sont rattrapés en écoutant sur le net "Like a prayer", "Ghosttown" et "Imagine" que l’artiste a chanté accompagnée de son fils David et de son guitariste Monte Pittman. Protégée par ses gardes du corps, Madonna est venue en toute simplicité dans ce lieu de rassemblement pour une prestation filmée par la réalisatrice française Agnès Varda.
Mise à jour 2 :
Le lendemain, pour son second concert parisien, Madonna a chanté "Like a prayer" avec son fils David Banda (à la place de "Redemption song" la veille) avant la chanson "Rebel heart". Quant à "Unapologetic bitch", c’est Christine (and the Queens) qui a été conviée pour monter sur scène avec elle.
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