Cher est de passage en Europe avec une nouvelle tournée Here we go again tour 2019. Mais, vu que la diva américaine ne viendra pas à Paris, nous avons fait le déplacement pour la voir enfin sur scène le dimanche 13 octobre 2019 au Barclaycard Arena à Hambourg (Allemagne).
C’est l’un des 19 shows de sa tournée (européenne), qui en compte 82 au niveau mondial. Entamé en Océanie, il y a de cela plus d’un an, ce tour s’achèvera par de nouvelles dates américaines en fin d’année.
Lorsqu’on entre dans l’enceinte, le nom de Cher s’affiche sur le rideau de scène, blanc avec de fins motifs noirs, stylisés.
19h55. Le dj Kidcutup quitte ses platines après avoir mixé "Fly baby fly", du disco, des hits 80s, Roxette ("The look"), Madonna ("La isla bonita"), Pink Floyd, Queen, Bee Gees...
Résumé de la première partie de Bright Light Bright Light
Bright Light Bright Light est le projet musical d’un chanteur britannique basé à New York. Rod Thomas est accompagné de deux danseurs sur la scène de la Barclaycard Arena d’Hambourg. C’est une première partie d’autant plus sympathique que le chanteur est gay et a déjà plusieurs tubes à son actif. Certains d’entre eux ont été enregistrés avec Elton John.
En Europe, c’est ce groupe qui est chargé de première partie des concerts de Cher, alors qu’aux Etats Unis et au Canada, c’est Nile Rodgers & Chic qui sont chargés d’accueillir les spectateurs.
Setlist de Bright Light Bright Light
All in the name
Symmetry of two hearts
Disco moment
Running back to you
Cry at films
An open heart
20h30. Kidcutup reprend du service. Derrière ses platines, il enchaîne les plus gros tubes de Queen, Donna Summer, Boney M, Whitney Houston, Bruno Mars, Lionel Richie, Michael Jackson, Eurythmics, Bon Jovi, Gloria Gaynor, Depeche Mode, Queen ("We’ll rock you")...
21 heures. Sans que nous ne la voyons de notre emplacement, Cher fait un coucou à gauche puis à droite du grand rideau blanc, ce qui provoque des cris de joie dans le public installé sur les côtés.
Résumé du concert de Cher
Acte 1
Il est 21h05 lorsque débute le spectacle de Cher avec un petit film dynamique, constitué de nombreuses images d’archives, sous forme de slide shows et d’extraits vidéos. C’est le titre "Woman’s world" que nous écoutons. Il s’agit d’un single dance de Cher sorti en 2013, ici agrémenté d’une partie musicale jouée au violon.
L’immense rideau tombe et la star arrive sur scène par les hauteurs sur une petite plateforme, telle une déesse qui viendrait sur terre. Cher interprète ce même "Woman’s world" en live entourée de sa troupe de danseurs. Ceux et celles-ci sont des romains, des gladiateurs, aux looks dorés. Deux choristes et plusieurs musiciens l’accompagnent aussi sur cette tournée.
La show-girl est sublime avec sa perruque bleue et son maquillage rose. Elle profite que les lumières soient éteintes pour retirer le fin par-dessus bleu qu’elle portait sur le premier titre, pour apparaître maintenant dans une petite tenue avec un corset bleu sur "Strong enough", un single puissant qui a enflammé les charts et les pistes de danse en 1999. Il renforce aussi l’ouverture du show qui promet d’être très rythmé.
La superstar parle avant d’entonner le troisième morceau. Ce qui nous permet aussi, en l’écoutant, d’admirer le beau portail d’une grande propriété. Son décor est majestueux et est complété par des visuels numériques en mouvements.
Au cours de sa prise de parole, Cher nous conte quelques anecdotes pendant de longues minutes.
L’américaine évoque l’acteur Nicolas Cage, 21 ans à l’époque du tournage d’ « Éclair de lune », en rappelant qu’elle a remporté l’Oscar de la meilleure actrice pour son rôle dans ce « Moonstruck » (VO).
La star parle ensuite du réalisateur George Miller et de l’acteur Jack Nicholson, son partenaire à l’écran dans « Les Sorcières d'Eastwick » (1987), qui ne voulaient pas d’elle initialement pour ce rôle, la jugeant "trop vieille et pas sexy".
Cher poursuit au sujet de David Letterman, animateur pendant plus de 30 ans à la télé américaine. Elle ne voulait pas venir sur son Late Show avant d’y participer en 1986. Juste avant son anniversaire, la star avait réclamé de l’argent à David Letterman pour apparaître (enfin) dans son Late Show… au cours duquel elle l’a traité de "asshole". Ils sont cependant devenus amis par la suite.
Après avoir évoqué ses anciens souvenirs, Cher évoque son âge, qu’elle a du mal à accepter. Elle a voulu longtemps le tenir secret, ce qui a beaucoup intéressé les médias. L’artiste conseille alors à toutes les femmes de faire de même et de taire leur âge.
Pour clore cette série d’anecdotes, Cher nous fait rire aussi en se demandant si son public venait la voir sur scène parce qu’elle est toujours en vie… ou bien pour ses costumes.
Acte 2
Une douce musique indienne retentie dans la Barclaycard Arena d’Hambourg. Les danseurs nous transportent dans une ambiance Maharaja sur le titre "Gayatri Mantra", un mantra sacré. Sur cette invocation hindouiste de toute beauté, c’est un joli tableau qui se met en place progressivement sur scène avec l’arrivée d’un éléphant géant. Bien que ce ne soit pas un vrai mammifère qui figure sur scène, contrairement à celui qui accompagnait Dorothée à Bercy en 1992, l’animal articulé fait quand même son effet sur ces sonorités lentes et pop.
La troupe est magnifique dans ses tenues indiennes, colorées, pendant ce tableau que Cher intègrerait à ses spectacles depuis 1994.
Sur la fin de ce morceau enchanteur, Cherilyn, le vrai prénom de Cher, revient sur scène en prenant place sur la tête de l’éléphant.
Comme une divinité dans son sari coloré, Cher entonne ensuite l’électrisant "All or nothing". Redescendue sur la scène, en tenue indienne et fluo également, la chanteuse est entourée de ses beaux danseurs vers qui les regards gays convergent. Ce tableau Bollywood est un poil kitsch, mais Cher a ravi son public avec cette mise en scène qui en met plein les yeux.
Acte 3
L’acte suivant est un flashback total puisque nous nous plongeons dans les sixties. A travers des vidéos archives, Cher fait revivre le duo hippie qu’elle formait avec Sonny Bono entre 1963 et 1975. Les ex-Caesar & Cleo, appelés Sonny & Cher par la suite, étaient un duo de scène mais formaient aussi un couple à la ville entre 1964 et 1974.
Après "Little man", l’interlude vidéo consacré aux 60s se poursuit avec "All I ever need is you" et nous visionnons des extraits de leurs shows à la télé américaine, qui rappellent ceux de Maritie et Gilbert Carpentier à la même époque en France.
La scène s’éclaire ensuite en rouge, noir et blanc, lorsque les danseurs investissent la piste de danse au son des synthés de "The beat goes on", interprété dans un duo virtuel avec Sonny Bono, décédé en 1998.
Entourée de sa bande de danseurs, Cher revient sur scène dans une nouvelle tenue 60s, très hippie à paillettes. La chanteuse porte cette fois un pantalon à pattes d’éléphant, aux grosses rayures noires, bleu ciel et rose, qu’elle a assorti à un haut rose aux volumineuses épaulettes violettes en fourrure. Elle porte aussi une perruque noire aux cheveux lissés. C’est pour le coup sa couleur naturelle et sa perruque la moins tape à l’œil.
La chanson suivante provient toujours de la période 60s, mais l’atmosphère est plus intimiste avec la scène faiblement éclairée, en noir et blanc. Pendant un second duo virtuel, sur le tube "I got you babe" (1965), Cher regarde son ex-mari et compagnon de scène, comme Sylvie Vartan regardait tendrement les images de Johnny Hallyday, lors de son hommage au Grand Rex en mars 2018.
Acte 4
Le tableau suivant est cabaret avec son full package : tenues sexy pour les danseuses, élégants partenaires de danse, chorégraphies, rideau en velours rouge, musique live et jazzy… La troupe danse sur la chanson "You haven't seen the last of me", que Cher a enregistré pour le film “Burlesque” sorti en 2010.
La star fait maintenant son entrée sur l’excellent “Welcome to Burlesque” en tant que meneuse de revue dans une tenue noire, avec strass, une veste en queue de pie, rose à l’intérieur… Ceci est un nouveau bon moment dans ce spectacle, notamment avec la voix live de l’artiste.
Alors que Cher s’est retirée en coulisses pour un nouveau changement de tenue, un couple voltige dans les airs sur la ballade « Lie to me ». A défaut d’être original, c’est un interlude époustouflant qui nous est offert.
Acte 5
L’artiste revient sur scène pour interpréter "Waterloo", l’une de ses reprises d’Abba. Cher enregistre d’ailleurs actuellement une suite à son album de reprises, qui devrait sortir bientôt avec la chanson "Voulez-vous" notamment.
La star est désormais blonde, dans une tenue mauve en velours et de toute beauté. Ses danseurs, eux, portent des tenues colorées, dont celles que portaient Abba à l’Eurovision 1974. Sur le grand écran, des boules à facettes viennent symboliser le disco.
Puis, seule sur scène, Cher enchaîne avec une autre reprise d’Abba, à savoir "SOS", le deuxième single de son album « Dancing queen ». Le tempo est plus lent sur ce morceau ainsi que sur le suivant.
Après les roulements de tambours sur l’intro de "Fernando", Cher apparaît seule, là-haut, dans un beau visuel qui représente une nuit étoilée avec des feux artifices. Cela nous rappelle bien sûr son film "Mamma Mia! Here we go again", sorti dix ans après "Mamma Mia" (2008).
Ces reprises d’Abba viennent remplacer une section habituellement constituée (sur ses précédentes tournées) de ses propres hits du début des années 70, à savoir "Gypsys, tramps & thieves", "Half-breed" et "Dark lady". Ce n’est pas plus mal finalement pour nous qui préférons la Cher disco.
Sont diffusés maintenant des extraits de différents films de la chanteuse américaine (« Éclair de lune », « Les Sorcières d'Eastwick », « Mamma mia »…), qui en a d’ailleurs près d’une quarantaine à son actif. On voit aussi Cher recevoir son Oscar, puis l’artiste fait remarquer qu’elle n’a jamais vraiment été acceptée, ni comme une chanteuse dans le milieu de la musique, ni comme une actrice par le monde du cinéma.
Acte 6
Un château sur une île apparaît alors dans un visuel numérique. C’est sur la ballade "After all" que Cher revient devant nous, dans une tenue dorée étincelante, telle une déesse couronnée. Ses deux choristes l’aident au chant, mais sa voix est à nouveau live sur ce titre, enregistré à la fin des années 80 avec Peter Cetera.
Cher nous plonge dans son enfance à travers des images d’archives, en noir et blanc, qu’elle commente elle-même. L’artiste parle également d’Elvis Presley, sur des images d’elle grimée en Elvis à Las Vegas, au son d’"Heartbreak hotel". Pour l’anecdote, The King l’aurait invité à passer un weekend avec lui dans les années 70, ce qu’elle aurait refusé.
Acte 7
Il s’agit de l’ouverture de ce tableau consacré à ses plus grandes reprises.
Dans sa perruque blonde, Cher vient maintenant nous interpréter "Walking in Memphis" de Marc Cohn, toute en élégance dans sa veste noire, sertie de strass, comme son bustier d’ailleurs. L’artiste apparaît en "Chelvis" dans le visuel vintage qui défile derrière elle.
Cher poursuit avec le premier titre que nous avons connu d’elle "The shoop shoop song (It's in his kiss)". Sa fameuse reprise d’un titre de Betty Everett, enregistrée en 1990, est interprétée ce soir avec ses choristes. L’artiste est aussi entourée de deux couples de danseurs additionnels, devant un visuel dans lequel clignotent les néons.
Acte 8
Les lumières rouges illuminent la scène. Joel Hoekstra, guitariste du groupe de rock Whitesnake, fait son entrée et envoi du lourd avec sa guitare hurlante. L’homme en cuir et aux cheveux longs joue de la guitare électrique sur "Bang bang (My baby shot me down)", méconnaissable, puis sur l’intro du titre suivant.
L’icône américaine est de retour sur scène dans la tenue très sexy qu’elle portait en 1989. Sous son blouson de cuir noir, Cher est dans une tenue semi-transparente, style jartelles noires à paillettes. Le public masculin et les fans gays exultent.
C’est incroyable de la voir dans cette tenue nous interpréter "I found someone", son succès de 1987, composé par Michael Bolton, et enregistré originellement par Laura Branigan (1986), avant que l’auteur ne l’enregistre lui-même en 1996.
Un navire de guerre apparaît sur l’écran ensuite, comme il figurait d’ailleurs déjà dans le clip tourné par Cher en 1989. Les lumières roses et bleues contrastent avec la dureté que renvoie ce gros engin militaire. C’est "If I could turn back time" qu’elle interprète à ce moment du spectacle. Ce titre lui sied bien avec ses paroles qu’on pourrait traduire par « Si je pouvais remonter le temps ». Cher veut rester jeune, elle le dit elle-même. Elle n’a pas hésité à faire beaucoup de chirurgie esthétique pour maintenir son physique scuptural. Quoiqu’il en soit, la diva américaine est superbe ce soir encore avec ses cheveux bruns ondulés.
Joel Hoekstra revient sur scène pour l’outro, très rock également.
C’est ce look iconique que Cher avait repris pour remettre une récompense à Lady Gaga lors MTV Video Music Awards 2010. Les deux chanteuses ont enregistré un duo, « The greatest thing », qui hélas n’a pas eu la sortie commerciale escomptée à l’origine.
Acte 9
La Barclaycard Arena est plongée dans le noir quelques instant. Un interlude se met en place avec des danseurs survitaminés sur une musique électro et parmi les jeux de lasers verts. La chorégraphie est très dynamique et cela fait plaisir à voir.
22h35. C’est le point d’orgue de ce spectacle avec un final qui se fait bien évidemment sur "Believe", son tube de 1998. L’icône gay porte un jeans délavé avec des têtes de mort, et une petite veste argentée et pailletée. Elle est entourée de sa troupe de dix danseurs(ses) en tenues blanches. La mise en scène est festive comme il se devait pour que chacun danse sur cet « auto-tune anthem ».
Le public allemand exulte sur ce final, et nous aussi. Cher salue son public dans sa perruque rousse. Tandis que le rideau blanc s’étend devant la scène. C’est déjà la fin de son show.
Nous avons adoré voir Cher dans ce spectacle qui retrace bien sa longue carrière. La star internationale se prête avec joie au jeu des nombreux changements de looks, avec pas moins de neuf tenues différentes ce soir, et presqu'autant de perruques.
La diva américaine a ce charisme et la présence sur scène que nous voulions voir de nos propres yeux. La magie a opéré avec cette légende.
Cher est une femme de scène qui est toujours pleine d’énergie à 73 ans. Son « Here we go again tour » est une belle production digne des shows de Las Vegas, où elle donne une centaine de shows entre 2017 et 2020, suite à une précédente résidence de 192 dates entre 2008 et 2011.
Seule remarque, ce spectacle est un peu court et il manquait forcément quelques chansons que nous apprécions, telles que "Dov’è l’amore", "Dressed to kill", "I walk alone", "Take it like a man", "Song for the lonely"... Nous aurions aimé que l’icône gay nous fasse a minima un tableau avec ces titres plus contemporains.
Ce tour de chant est très fidèle à celui qu’elle fait depuis des années, et il y a même de fortes similitudes avec la setlist de son concert parisien donné en mai 2004.
A la fin du spectacle, nous posons pour une photo avec le chanteur de Bright Light Bright Light, et ses deux danseurs gays également, qui ont assuré la première partie de ce concert inoubliable.
A la sortie de la Barclaycard Arena, c’est aussi une pluie torrentielle qui nous attend alors que nous devons récupérer la navette afin de rejoindre le centre d’Hambourg.
Ce show de Cher aurait plu aux gays parisiens, vu la recrudescence de soirées drags en ce moment à Paris :
Drag Academy au Tata Burger, Drag me up au Who’s, Diva’s Kabaret, Les folles de Paris, Drag on, Talent Capital, #DimancheDrag by Dragathon…
Setlist du concert de Cher
Acte I
Woman's world
Strong enough
Gayatri Mantra
All or nothing
Acte II
All I ever need is you / Little man (Video interlude)
The beat goes on (avec Sonny Bono sur écran)
I got you babe (avec Sonny Bono sur écran)
Acte III
You haven't seen the last of me (Video interlude)
Welcome to Burlesque
Lie to me
Waterloo (Reprise d’ABBA)
SOS (Reprise d’ABBA)
Fernando (Reprise d’ABBA)
Acte IV
Cher Movie Montage (Video interlude)
After all
Heartbreak hotel (Interlude, Reprise d’Elvis Presley)
Walking in Memphis (Reprise de Marc Cohn)
The shoop shoop song (It's in his kiss) (Reprise de Betty Everett)
Acte V
Bang bang (My baby shot me down) (Guitar instrumental)
I found someone (Reprise de Michael Bolton)
If I could turn back time
C’est l’un des 19 shows de sa tournée (européenne), qui en compte 82 au niveau mondial. Entamé en Océanie, il y a de cela plus d’un an, ce tour s’achèvera par de nouvelles dates américaines en fin d’année.
Lorsqu’on entre dans l’enceinte, le nom de Cher s’affiche sur le rideau de scène, blanc avec de fins motifs noirs, stylisés.
19h55. Le dj Kidcutup quitte ses platines après avoir mixé "Fly baby fly", du disco, des hits 80s, Roxette ("The look"), Madonna ("La isla bonita"), Pink Floyd, Queen, Bee Gees...
Résumé de la première partie de Bright Light Bright Light
Bright Light Bright Light est le projet musical d’un chanteur britannique basé à New York. Rod Thomas est accompagné de deux danseurs sur la scène de la Barclaycard Arena d’Hambourg. C’est une première partie d’autant plus sympathique que le chanteur est gay et a déjà plusieurs tubes à son actif. Certains d’entre eux ont été enregistrés avec Elton John.
En Europe, c’est ce groupe qui est chargé de première partie des concerts de Cher, alors qu’aux Etats Unis et au Canada, c’est Nile Rodgers & Chic qui sont chargés d’accueillir les spectateurs.
Setlist de Bright Light Bright Light
All in the name
Symmetry of two hearts
Disco moment
Running back to you
Cry at films
An open heart
20h30. Kidcutup reprend du service. Derrière ses platines, il enchaîne les plus gros tubes de Queen, Donna Summer, Boney M, Whitney Houston, Bruno Mars, Lionel Richie, Michael Jackson, Eurythmics, Bon Jovi, Gloria Gaynor, Depeche Mode, Queen ("We’ll rock you")...
21 heures. Sans que nous ne la voyons de notre emplacement, Cher fait un coucou à gauche puis à droite du grand rideau blanc, ce qui provoque des cris de joie dans le public installé sur les côtés.
Résumé du concert de Cher
Acte 1
Il est 21h05 lorsque débute le spectacle de Cher avec un petit film dynamique, constitué de nombreuses images d’archives, sous forme de slide shows et d’extraits vidéos. C’est le titre "Woman’s world" que nous écoutons. Il s’agit d’un single dance de Cher sorti en 2013, ici agrémenté d’une partie musicale jouée au violon.
L’immense rideau tombe et la star arrive sur scène par les hauteurs sur une petite plateforme, telle une déesse qui viendrait sur terre. Cher interprète ce même "Woman’s world" en live entourée de sa troupe de danseurs. Ceux et celles-ci sont des romains, des gladiateurs, aux looks dorés. Deux choristes et plusieurs musiciens l’accompagnent aussi sur cette tournée.
La show-girl est sublime avec sa perruque bleue et son maquillage rose. Elle profite que les lumières soient éteintes pour retirer le fin par-dessus bleu qu’elle portait sur le premier titre, pour apparaître maintenant dans une petite tenue avec un corset bleu sur "Strong enough", un single puissant qui a enflammé les charts et les pistes de danse en 1999. Il renforce aussi l’ouverture du show qui promet d’être très rythmé.
La superstar parle avant d’entonner le troisième morceau. Ce qui nous permet aussi, en l’écoutant, d’admirer le beau portail d’une grande propriété. Son décor est majestueux et est complété par des visuels numériques en mouvements.
Au cours de sa prise de parole, Cher nous conte quelques anecdotes pendant de longues minutes.
L’américaine évoque l’acteur Nicolas Cage, 21 ans à l’époque du tournage d’ « Éclair de lune », en rappelant qu’elle a remporté l’Oscar de la meilleure actrice pour son rôle dans ce « Moonstruck » (VO).
La star parle ensuite du réalisateur George Miller et de l’acteur Jack Nicholson, son partenaire à l’écran dans « Les Sorcières d'Eastwick » (1987), qui ne voulaient pas d’elle initialement pour ce rôle, la jugeant "trop vieille et pas sexy".
Cher poursuit au sujet de David Letterman, animateur pendant plus de 30 ans à la télé américaine. Elle ne voulait pas venir sur son Late Show avant d’y participer en 1986. Juste avant son anniversaire, la star avait réclamé de l’argent à David Letterman pour apparaître (enfin) dans son Late Show… au cours duquel elle l’a traité de "asshole". Ils sont cependant devenus amis par la suite.
Après avoir évoqué ses anciens souvenirs, Cher évoque son âge, qu’elle a du mal à accepter. Elle a voulu longtemps le tenir secret, ce qui a beaucoup intéressé les médias. L’artiste conseille alors à toutes les femmes de faire de même et de taire leur âge.
Pour clore cette série d’anecdotes, Cher nous fait rire aussi en se demandant si son public venait la voir sur scène parce qu’elle est toujours en vie… ou bien pour ses costumes.
Acte 2
Une douce musique indienne retentie dans la Barclaycard Arena d’Hambourg. Les danseurs nous transportent dans une ambiance Maharaja sur le titre "Gayatri Mantra", un mantra sacré. Sur cette invocation hindouiste de toute beauté, c’est un joli tableau qui se met en place progressivement sur scène avec l’arrivée d’un éléphant géant. Bien que ce ne soit pas un vrai mammifère qui figure sur scène, contrairement à celui qui accompagnait Dorothée à Bercy en 1992, l’animal articulé fait quand même son effet sur ces sonorités lentes et pop.
La troupe est magnifique dans ses tenues indiennes, colorées, pendant ce tableau que Cher intègrerait à ses spectacles depuis 1994.
Sur la fin de ce morceau enchanteur, Cherilyn, le vrai prénom de Cher, revient sur scène en prenant place sur la tête de l’éléphant.
Comme une divinité dans son sari coloré, Cher entonne ensuite l’électrisant "All or nothing". Redescendue sur la scène, en tenue indienne et fluo également, la chanteuse est entourée de ses beaux danseurs vers qui les regards gays convergent. Ce tableau Bollywood est un poil kitsch, mais Cher a ravi son public avec cette mise en scène qui en met plein les yeux.
Acte 3
L’acte suivant est un flashback total puisque nous nous plongeons dans les sixties. A travers des vidéos archives, Cher fait revivre le duo hippie qu’elle formait avec Sonny Bono entre 1963 et 1975. Les ex-Caesar & Cleo, appelés Sonny & Cher par la suite, étaient un duo de scène mais formaient aussi un couple à la ville entre 1964 et 1974.
Après "Little man", l’interlude vidéo consacré aux 60s se poursuit avec "All I ever need is you" et nous visionnons des extraits de leurs shows à la télé américaine, qui rappellent ceux de Maritie et Gilbert Carpentier à la même époque en France.
La scène s’éclaire ensuite en rouge, noir et blanc, lorsque les danseurs investissent la piste de danse au son des synthés de "The beat goes on", interprété dans un duo virtuel avec Sonny Bono, décédé en 1998.
Entourée de sa bande de danseurs, Cher revient sur scène dans une nouvelle tenue 60s, très hippie à paillettes. La chanteuse porte cette fois un pantalon à pattes d’éléphant, aux grosses rayures noires, bleu ciel et rose, qu’elle a assorti à un haut rose aux volumineuses épaulettes violettes en fourrure. Elle porte aussi une perruque noire aux cheveux lissés. C’est pour le coup sa couleur naturelle et sa perruque la moins tape à l’œil.
La chanson suivante provient toujours de la période 60s, mais l’atmosphère est plus intimiste avec la scène faiblement éclairée, en noir et blanc. Pendant un second duo virtuel, sur le tube "I got you babe" (1965), Cher regarde son ex-mari et compagnon de scène, comme Sylvie Vartan regardait tendrement les images de Johnny Hallyday, lors de son hommage au Grand Rex en mars 2018.
Acte 4
Le tableau suivant est cabaret avec son full package : tenues sexy pour les danseuses, élégants partenaires de danse, chorégraphies, rideau en velours rouge, musique live et jazzy… La troupe danse sur la chanson "You haven't seen the last of me", que Cher a enregistré pour le film “Burlesque” sorti en 2010.
La star fait maintenant son entrée sur l’excellent “Welcome to Burlesque” en tant que meneuse de revue dans une tenue noire, avec strass, une veste en queue de pie, rose à l’intérieur… Ceci est un nouveau bon moment dans ce spectacle, notamment avec la voix live de l’artiste.
Alors que Cher s’est retirée en coulisses pour un nouveau changement de tenue, un couple voltige dans les airs sur la ballade « Lie to me ». A défaut d’être original, c’est un interlude époustouflant qui nous est offert.
Acte 5
L’artiste revient sur scène pour interpréter "Waterloo", l’une de ses reprises d’Abba. Cher enregistre d’ailleurs actuellement une suite à son album de reprises, qui devrait sortir bientôt avec la chanson "Voulez-vous" notamment.
La star est désormais blonde, dans une tenue mauve en velours et de toute beauté. Ses danseurs, eux, portent des tenues colorées, dont celles que portaient Abba à l’Eurovision 1974. Sur le grand écran, des boules à facettes viennent symboliser le disco.
Puis, seule sur scène, Cher enchaîne avec une autre reprise d’Abba, à savoir "SOS", le deuxième single de son album « Dancing queen ». Le tempo est plus lent sur ce morceau ainsi que sur le suivant.
Après les roulements de tambours sur l’intro de "Fernando", Cher apparaît seule, là-haut, dans un beau visuel qui représente une nuit étoilée avec des feux artifices. Cela nous rappelle bien sûr son film "Mamma Mia! Here we go again", sorti dix ans après "Mamma Mia" (2008).
Ces reprises d’Abba viennent remplacer une section habituellement constituée (sur ses précédentes tournées) de ses propres hits du début des années 70, à savoir "Gypsys, tramps & thieves", "Half-breed" et "Dark lady". Ce n’est pas plus mal finalement pour nous qui préférons la Cher disco.
Sont diffusés maintenant des extraits de différents films de la chanteuse américaine (« Éclair de lune », « Les Sorcières d'Eastwick », « Mamma mia »…), qui en a d’ailleurs près d’une quarantaine à son actif. On voit aussi Cher recevoir son Oscar, puis l’artiste fait remarquer qu’elle n’a jamais vraiment été acceptée, ni comme une chanteuse dans le milieu de la musique, ni comme une actrice par le monde du cinéma.
Acte 6
Un château sur une île apparaît alors dans un visuel numérique. C’est sur la ballade "After all" que Cher revient devant nous, dans une tenue dorée étincelante, telle une déesse couronnée. Ses deux choristes l’aident au chant, mais sa voix est à nouveau live sur ce titre, enregistré à la fin des années 80 avec Peter Cetera.
Cher nous plonge dans son enfance à travers des images d’archives, en noir et blanc, qu’elle commente elle-même. L’artiste parle également d’Elvis Presley, sur des images d’elle grimée en Elvis à Las Vegas, au son d’"Heartbreak hotel". Pour l’anecdote, The King l’aurait invité à passer un weekend avec lui dans les années 70, ce qu’elle aurait refusé.
Acte 7
Il s’agit de l’ouverture de ce tableau consacré à ses plus grandes reprises.
Dans sa perruque blonde, Cher vient maintenant nous interpréter "Walking in Memphis" de Marc Cohn, toute en élégance dans sa veste noire, sertie de strass, comme son bustier d’ailleurs. L’artiste apparaît en "Chelvis" dans le visuel vintage qui défile derrière elle.
Cher poursuit avec le premier titre que nous avons connu d’elle "The shoop shoop song (It's in his kiss)". Sa fameuse reprise d’un titre de Betty Everett, enregistrée en 1990, est interprétée ce soir avec ses choristes. L’artiste est aussi entourée de deux couples de danseurs additionnels, devant un visuel dans lequel clignotent les néons.
Acte 8
Les lumières rouges illuminent la scène. Joel Hoekstra, guitariste du groupe de rock Whitesnake, fait son entrée et envoi du lourd avec sa guitare hurlante. L’homme en cuir et aux cheveux longs joue de la guitare électrique sur "Bang bang (My baby shot me down)", méconnaissable, puis sur l’intro du titre suivant.
L’icône américaine est de retour sur scène dans la tenue très sexy qu’elle portait en 1989. Sous son blouson de cuir noir, Cher est dans une tenue semi-transparente, style jartelles noires à paillettes. Le public masculin et les fans gays exultent.
C’est incroyable de la voir dans cette tenue nous interpréter "I found someone", son succès de 1987, composé par Michael Bolton, et enregistré originellement par Laura Branigan (1986), avant que l’auteur ne l’enregistre lui-même en 1996.
Un navire de guerre apparaît sur l’écran ensuite, comme il figurait d’ailleurs déjà dans le clip tourné par Cher en 1989. Les lumières roses et bleues contrastent avec la dureté que renvoie ce gros engin militaire. C’est "If I could turn back time" qu’elle interprète à ce moment du spectacle. Ce titre lui sied bien avec ses paroles qu’on pourrait traduire par « Si je pouvais remonter le temps ». Cher veut rester jeune, elle le dit elle-même. Elle n’a pas hésité à faire beaucoup de chirurgie esthétique pour maintenir son physique scuptural. Quoiqu’il en soit, la diva américaine est superbe ce soir encore avec ses cheveux bruns ondulés.
Joel Hoekstra revient sur scène pour l’outro, très rock également.
C’est ce look iconique que Cher avait repris pour remettre une récompense à Lady Gaga lors MTV Video Music Awards 2010. Les deux chanteuses ont enregistré un duo, « The greatest thing », qui hélas n’a pas eu la sortie commerciale escomptée à l’origine.
Acte 9
La Barclaycard Arena est plongée dans le noir quelques instant. Un interlude se met en place avec des danseurs survitaminés sur une musique électro et parmi les jeux de lasers verts. La chorégraphie est très dynamique et cela fait plaisir à voir.
22h35. C’est le point d’orgue de ce spectacle avec un final qui se fait bien évidemment sur "Believe", son tube de 1998. L’icône gay porte un jeans délavé avec des têtes de mort, et une petite veste argentée et pailletée. Elle est entourée de sa troupe de dix danseurs(ses) en tenues blanches. La mise en scène est festive comme il se devait pour que chacun danse sur cet « auto-tune anthem ».
Le public allemand exulte sur ce final, et nous aussi. Cher salue son public dans sa perruque rousse. Tandis que le rideau blanc s’étend devant la scène. C’est déjà la fin de son show.
Nous avons adoré voir Cher dans ce spectacle qui retrace bien sa longue carrière. La star internationale se prête avec joie au jeu des nombreux changements de looks, avec pas moins de neuf tenues différentes ce soir, et presqu'autant de perruques.
La diva américaine a ce charisme et la présence sur scène que nous voulions voir de nos propres yeux. La magie a opéré avec cette légende.
Cher est une femme de scène qui est toujours pleine d’énergie à 73 ans. Son « Here we go again tour » est une belle production digne des shows de Las Vegas, où elle donne une centaine de shows entre 2017 et 2020, suite à une précédente résidence de 192 dates entre 2008 et 2011.
Seule remarque, ce spectacle est un peu court et il manquait forcément quelques chansons que nous apprécions, telles que "Dov’è l’amore", "Dressed to kill", "I walk alone", "Take it like a man", "Song for the lonely"... Nous aurions aimé que l’icône gay nous fasse a minima un tableau avec ces titres plus contemporains.
Ce tour de chant est très fidèle à celui qu’elle fait depuis des années, et il y a même de fortes similitudes avec la setlist de son concert parisien donné en mai 2004.
A la fin du spectacle, nous posons pour une photo avec le chanteur de Bright Light Bright Light, et ses deux danseurs gays également, qui ont assuré la première partie de ce concert inoubliable.
A la sortie de la Barclaycard Arena, c’est aussi une pluie torrentielle qui nous attend alors que nous devons récupérer la navette afin de rejoindre le centre d’Hambourg.
Ce show de Cher aurait plu aux gays parisiens, vu la recrudescence de soirées drags en ce moment à Paris :
Drag Academy au Tata Burger, Drag me up au Who’s, Diva’s Kabaret, Les folles de Paris, Drag on, Talent Capital, #DimancheDrag by Dragathon…
Setlist du concert de Cher
Acte I
Woman's world
Strong enough
Gayatri Mantra
All or nothing
Acte II
All I ever need is you / Little man (Video interlude)
The beat goes on (avec Sonny Bono sur écran)
I got you babe (avec Sonny Bono sur écran)
Acte III
You haven't seen the last of me (Video interlude)
Welcome to Burlesque
Lie to me
Waterloo (Reprise d’ABBA)
SOS (Reprise d’ABBA)
Fernando (Reprise d’ABBA)
Acte IV
Cher Movie Montage (Video interlude)
After all
Heartbreak hotel (Interlude, Reprise d’Elvis Presley)
Walking in Memphis (Reprise de Marc Cohn)
The shoop shoop song (It's in his kiss) (Reprise de Betty Everett)
Acte V
Bang bang (My baby shot me down) (Guitar instrumental)
I found someone (Reprise de Michael Bolton)
If I could turn back time
Acte VI
Believe
Toutes les photos du spectacle de Cher
Site non officiel de Cher
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