Elton John, l’une des plus grandes stars de la pop britannique, est de passage à Paris pour un spectacle exceptionnel. Depuis le début des années 70, il a conquis le public grâce à son excentricité, son exubérance et surtout son talent. Il a aligné les tubes parmi lesquels Can you feel the love tonight, Song for guy, Sacrifice, Sorry seems to be the hardest word, I’m still standing, Your song et Candle in the wind.
Nous espérons aussi entendre sur scène ses autres bonnes chansons au succès plus confidentiel comme Believe, Are you ready for love, Blessed, Don't go breaking my heart, I want love, This train don't stop there anymore, Something about the way you look tonight et Recover your soul.
Elton John est déjà venu de nombreuses fois chanter à Paris. Plus de 10 années différentes à Bercy (1984, 1986, 1989, 1991, 1993, 1998, 2001, 2002, 2003 et 2005), deux passages au Zénith (1994 et 2007) et deux aussi à l’Olympia (2000 et 2003). La star s’est aussi produite dans d’autres salles parisiennes comme le Théâtre des Champs Elysées (1979), l’Hippodrome de Vincennes (1992), Disneyland (1995), le Théâtre National de Chaillot (1997), le Ritz (1998), le Lido (2003) et l’Opéra National (2005).
Mais, c’est ce spectacle The Red Piano que nous voulions voir en ce 9 décembre 2008. Une date attendue car, en 2007, Elton John avait annulé sa tournée européenne The Red Piano Tour, qui devait passer par Versailles.
Après plus de 200 représentations au Caesars Palace de Las Vegas, c’est Paris qui accueille ce spectacle haut en couleur conçu par le talentueux photographe David LaChapelle qui a travaillé avec Madonna, Pamela Anderson et beaucoup d’autres stars internationales. The Red Piano a été créé pour la capitale du jeu en février 2004 et le chanteur devrait y retourner à compter de février 2009.
20h05, le POPB est plongé dans le noir. Le chanteur Jamie Lidell et ses quatre musiciens font leur entrée sur scène. Son répertoire est composé de chansons rock au son inspiré de la Motown. A 20h35 débute une entracte qui se prolongera jusqu’à 21h05.
Sous une lumière bleue, un groupe d’hommes habillés en blanc arrivent sur scène pour enlever le cache qui recouvre le piano. Avant de partir, l’un deux branche l’étoile sur laquelle est disposé le piano.
Tout de suite, les musiciens font leur entrée sur scène alors que les gros néons E.L.T.O.N. s’allument. C’est alors l’entrée du compositeur-interprète qui, longuement, salue son public sous les applaudissements. Une entrée sobre, sans musique. Elton John porte une longue veste noire à motifs (jaune à l’arrière) sur une chemise blanche.
La première chanson Bennie and The Jets date de 1974. Elle est tirée de son album Goodbye Yellow Brick Road. C’est une pop song au son des années 70 que nous ne connaissions pas. Elle est apprécie par le public. La mise en scène est simple. Sur la scène, les néons clignotent.
Les lettres E.L.T.O.N. se retirent par le haut. Seule la lettre N reste à droite. Le chanteur prend la parole en français : « Bienvenus au Red Piano. C’est un spectacle différent pour moi. Nous espérons que vous aimerez les films…that will appear in the show ».
Justement, la diffusion d’un petit film débute derrière les musiciens. Il commence par un alignement de plusieurs Empire State Bulding, cet immeuble new-yorkais. Elton John interprète la chanson Philadelphia freedom durant cette projection colorée, hommage au Pop Art, où défilent les images du jeune chanteur des années 60 et 70 sous une pluie d’étoiles. Cette diffusion contient beaucoup de corps dénudés, et de seins en particulier, pour évoquer cette époque de libération sexuelle.
La star boit un verre avant de préciser “Red is the colour of love. Many songs in this show are about love…”. Il annonce la chanson suivante Believe qui, précise t-il, est extraite de son album des 90s "Made in England". Le néon formant un L redescend sur scène. Derrière lui, un danseur figure sur une projection d’images en noir et blanc. Il danse seul, torse nu, dans un palace au marbre magnifique.
D’énormes roses rouges gonflables sont apparues de chaque côté de la scène durant le titre. A la fin de cette magnifique ballade, les techniciens vêtus en blanc reviennent afin de les plier.
Le chanteur britannique se lève pour applaudir son public et le saluer à nouveau. La star est reconnaissante envers son public qui l’a suivi durant ses 40 ans de carrière (fêtés au Madison Square Garden à NYC).
« J’essaie de parler français. Je travaille avec mon parolier Mr Taupin depuis 40 ans ». On me dit souvent « Nous ne comprenons pas les mots ». Il se met à la place de ceux qui ne comprennent pas les paroles de ses chansons. « Take me to the pilot... je ne sais pas. Pendant 39 ans, je ne comprends pas les mots. J’ai trouvé trop long ce qu’on m’avait écrit. J’ai barré quelques mots ».
Il dédicace le titre suivant à David Lachapelle, l’homme qui a conçu cet exubérant show.
La chanson dédicacée est Daniel, une autre chanson composée en 1973. Cette ballade est superbe, tout comme la mise en scène qu’a réalisé David LaChapelle. Le film est divisé en deux. La partie inférieure est composée d’un plan fixe où un jeune homme est allongé. Son cœur bas. Immobile, il se transforme petit à petit en soldat. Les images diffusées dans la partie supérieure de cet écran géant représentent l’horreur de la guerre avec des militaires et toute une panoplie d’avions et d’hélicoptères de combat. Ce film noir et blanc est composé de vagues qui effacent peu à peu les bons moments. Même l’homme resté toujours allongé finit par disparaître, laissant son brancard vide.
Comme entre chaque chanson, Elton John se lève pour boire un verre (d’eau ?). A vrai dire, il est durant tout le spectacle assis derrière son piano… rouge. Il enchaîne directement sur la chanson suivante Rocket man. Le nouveau film projeté, durant ce titre de 1972, nous fait découvrir les coulisses des prestations d’Elton John dans les années 70. Jeune, il est campé par le chanteur Justin Timberlake qui porte ici une veste blanche aux rayures noires.
Tirées du clip de This train don't stop there anymore, les images ralenties nous montrent sa loge et son dressing room. Des fans lui réclament des autographes, des journalistes lui proposent des interviews. Il entre dans une pièce pour un photo-shooting avant de la quitter pour rejoindre une fête organisée en coulisses. Lors de cette fête, où sont présents de beaux jeunes hommes légèrement vêtus, on devine un sosie de Liza Minelli. On lui fait signer des contrats que son producteur déchire.
Les néons clignotent sur la scène. L’écran géant projette une pluie d’étoiles de chaque côté du petit film. Puis, il ressort dans l’euphorie de ses fans qui agitent ses portraits. Il entre dans chacune des pièces avant d’en refermer les portes comme blasé de cette vie de superstar. Le film s’achève alors qu’Elton John ouvre la porte pour entrer sur scène (Stage).
Sir Elton John (depuis qu’il a été anobli par la Reine d’Angleterre) se lève et passe saluer les spectateurs. « That was not me. Thanks Justin Timberlake”. La projection de photos noires et blanches s’enchaîne alors que la star nous interprète I guess that's why they call it the blues. Son image live est aussi projetée à gauche des photos qui représentent des manifestations des années 70 et beaucoup de portraits de personnes agées blacks prises durant cette même période.
Le pianiste, qui a convolé avec son compagnon David Furnish en décembre 2005, se lève à nouveau pour boire un verre. En anglais, l’artiste évoque brièvement son album "Captain fantastic" en 1975 et Someone saved my life tonight, l’une de ses chansons préférées. Le thème est effectivement très approprié car ce nouveau film est plus sombre car il évoque la drogue et les tentatives de suicide.
Pour commencer, la star se retrouve seule dans une cuisine où elle tente de se suicider en mettant sa tête dans un four à gaz. L’ombre d’un ange danse autour de lui. L’ange se déplace ensuite dans une pièce rouge au mobilier blanc. Le jeune homme y est accompagné d’une demoiselle dévêtue qui nous rappelle Amanda Lepore, l’égérie de David LaChapelle.
Dans une autre scène, le jeune homme est sous l’eau, autre forme de suicide. Puis, le film montre un chalet enneigé où on le retrouve dansant avec un nounours géant. La neige représente aussi la poudre sniffée par la star durant ces années de décadence.
La jeune femme aux seins refaits saigne et danse avec sa paille géante, autre symbole de la drogue. Un homme danse sous une pluie de plumes. Idem. Les différents intérieurs sont ensuite saccagés par ces protagonistes. A la fin du film, la jeune femme jette une reproduction du Red piano comme pour signifier que tout aurait pu s’arrêter là.
Après un bref "Alright", la star enchaîne au piano les premières notes de Goodbye Yellow Brick Road. Sans projection de film, ce titre est chanté sur une mise en scène simple. Sur l’écran géant, les plans d’images live du chanteur alternent avec une vue des mains sur son piano.
Après les applaudissements du public à la fin du film, Elton John dit qu’il vient souvent en France et depuis très longtemps. « J’ai beaucoup d’amis ici. My oldest french friend is here tonight... Alain Brun this is for you, my darling !”. Il enchaîne directement par les premières notes de Sorry seems to be the hardest word. Un solo juste accompagné de background vocals de son percussionniste. Ses autres musiciens resteront très discrets sur cette chanson.
Puis, un néon géant, formant un cœur, descend sur scène au dessus du piano. On y lit « Love hotel - No vacancy”. Bien sûr, ce n’est pas un hasard si, au début, seul le Hot s’allume sur le côté gauche de la scène. A droite, c’est une petite boule à facettes qui est éclairée par de nombreux faisceaux lumineux.
22h10, il présente son équipe de musiciens en anglais, « Great musicians for wonderful people”, et notamment son batteur qui l’accompagne depuis 1965 ou 1969. Chacun bénéficie de son gros plan sur l’écran géant. Une présentation sobre également.
Le show continue avec un nouveau film où un couple danse dans son séjour. En clin d’œil dans le bureau du salon, nous voyons un gros plan d’Elton John qui chante en direct le titre Don’t let the sun goes down on me. C’est une version solo, ici George Michael ne chante pas ce duo comme dans le clip, même virtuellement.
Mais, revenons à la projection qui représente ce couple sous des lumières différentes projetées par la fenêtre. Au début, tendrement enlacés, ils vont, tout en dansant, finir par se déchirer. Le film montre la violence de l’amour qui parfois entraîne le voltige des lampes de l’appartement. Celui-ci finira vide, la tapisserie complètement déchirée.
Elton John se lève, boit et salue son public. Ceci sera habituel durant ce spectacle du Red Piano. Une reconstitution d’images de Marylin Monroe vient illustrer la chanson suivante : Candle in the wind. Non, ce n’est pas Lady Diana qui sera mise en scène dans ce tableau car à l’origine cette chanson a été composé pour l’actrice américaine.
La blonde mythique apparaît tour à tour seins nus, en pleures ou toute joyeuse lorsqu’elle prend la pose lors d’un photo-shooting ou quand elle danse. A contrario, ce bonheur semble fictif quand elle enchaîne les coupes de champagne que son entourage lui offre. On pense aussi à sa solitude quand le photographe n’apparaît pas à l’écran. Elle reste toutefois splendide et si sexy lorsqu’elle tente de se dissimuler derrière un voile rouge. Elton John a chanté ce titre sans ses musiciens avant de quitter la scène par le côté gauche.
La surprise vient du haut de la scène avec un ballon éjecté à toute allure sur les premières mesures de Pinball wizard. Tous les néons clignotent, le tableau hommage à Las Vegas peut commencer avec des images de boules du flipper "Captain Fantastic". Le montage frénétique du film décrit bien l’ambiance qui règne dans la capitale du jeu. Casinos, machines à sous et mariage éclairs se succèdent rapidement.
Dans la fosse de Bercy, les ballons rouges et blancs tombent sur les spectateurs. Dessus, figure un portrait d’Elton John qui fait justement son retour sur scène dans une tenue noire et rouge. C’est le moment que choisissent de nombreux fans pour s’avancer près de la scène.
Les fesses, les billets verts et les néons continuent d’abonder dans le film. Ils alternent avec les vues aériennes sur les palaces et sur la reproduction de la Tour Eiffel. Un sosie d’Elvis marrie un couple. Les danseuses sont topless et le champagne coule à flot.
Ce titre rock est très dynamique. Lors des puissants riffs de guitare, Elton John lève les bras en l’air et pose son pied sur le piano. Nous aussi, nous nous levons car The bitch is back. Non, non, ce n’est pas Marylin Monroe qui fait son retour mais la pin-up qui lui succède dans le cœur des hommes depuis les années 90 : Pamela Anderson.
Elton John, assis derrière son piano, nous chante The bitch is back dans un décor très coloré et sexy avec les porte-jarretelles posés sur d’immenses jambes gonflables. Des ballons géants prennent la forme de fruits de chaque côté de la scène : une banane et deux cerises à gauche et une banane à peine ouverte à droite. Les néons clignotent. Un stick à lèvres se dresse. En hauteur, des seins géants ont été gonflés dessus la scène. C’est le passage chaud du spectacle, un peu en dessous de la ceinture.
Mais, revenons à la prestation de Pamela Anderson. David LaChapelle, qui a beaucoup travaillé avec elle, lui a fait faire un numéro de pole-dance sur une barre verticale. Un numéro très sensuel où elle se bouge, les cheveux au vent, avec tour à tour des bulles et des plumes qui lui tombent dessus. Sa poitrine est très généreuse d’autant plus que le montage nous propose cinq images de Pamela Anderson côtes à côtes. Le tableau prend fin lorsque la superbe bimbo épuisée s’écroule au sol.
Après un petit verre, Elton John ne faiblit pas et enchaîne avec I still standing. Un nouveau film très coloré, qui ressemble à l’un des premiers du spectacle. Il met en scène les différents portraits de la star qui a vendu dans le monde entier plus de 200 millions de sa trentaine d’albums.
Le pop art est à nouveau à l’honneur grâce au photographe David LaChapelle, qui a travaillé avec Andy Wharol. Elton John, qu’on voit danser et chanter dans le film, nous offre alors ce titre plein d’énergie qu’il a composé au début des années 80. Il y prend véritablement plaisir puis se lève pour tapoter les cerises (le coquin !)
La sécurité accepte qu’une vingtaine de fans montent sur scène. Ils s’installent tous autour du piano pour chanter Saturday night's alright (For fighting) avec lui mais aussi afin de prendre quelques photos de l’artiste.
La projection suivante est également colorée. La touche de David LaChapelle se fait sentir ici car il met en scène des danseurs hip-hop. Un peu comme on avait pu le voir dans son film Rize. Des confettis sont lancés sur les premiers rangs de Bercy alors que de nouveaux ballons gonflables envahissent la scène sous forme d’un cornet de glace, d’une cigarette écrasée et d’un hot dog.
22h45, un montage de messages vocaux est diffusé pendant que les techniciens gonflent plusieurs ballons rouges formant un gros L.O.V.E. Le O est difficile à gonfler. Ce sera finalement le néon représentant un cœur qui descendra au dessus du piano.
Le cœur est toujours accompagné de « Hôtel No vacancy » mais aussi d’une grande marionnette d’Elton John. Celui-ci revient par la droite pour remercier tout le monde dans une nouvelle tenue noire. Sous les applaudissements de Bercy : « Thank U Paris. Merci pour toutes ces années, pour ce soir. Bon Noël, bonne santé. I love you so much France, I love you Paris !”.
Le dernier titre qu’il interprète est la ballade Your song. Un joli solo dont on retient la phrase “How wonderful live is... Merci Paris ». Il se lève à nouveau pour approcher son public et lui dire au revoir avant de repartir par la gauche.
Les techniciens dégonflent les ballons géants alors que le générique de fin défile. Le nom du concepteur du spectacle David LaChappelle figure aux côtés de ceux de Pamela Anderson, de Justin Timberlake et des musiciens. Il est déjà 22h55 et les milliers de spectateurs de Bercy rentrent en gardant en mémoire les bons moments de cette belle soirée.
Ce concert parisien a été retransmis par satellite en direct dans 100 salles de cinéma en Europe dont 40 en France. Une technique qui devrait être de plus en plus utilisée à l’avenir.
Pour ceux qui veulent prolonger la soirée ou qui n’ont pu le voir, sachez que le spectacle (enregistré à l’O2 Arena de Londres) est disponible en DVD depuis le mois de novembre et qu’Elton John a sorti plusieurs best of comme The very best of Elton John, Love songs, Greatest hits 1970-2002 et Rocket man (The definitive hits) où l’on retrouve tout ses tubes.
Nous espérons aussi entendre sur scène ses autres bonnes chansons au succès plus confidentiel comme Believe, Are you ready for love, Blessed, Don't go breaking my heart, I want love, This train don't stop there anymore, Something about the way you look tonight et Recover your soul.
Elton John est déjà venu de nombreuses fois chanter à Paris. Plus de 10 années différentes à Bercy (1984, 1986, 1989, 1991, 1993, 1998, 2001, 2002, 2003 et 2005), deux passages au Zénith (1994 et 2007) et deux aussi à l’Olympia (2000 et 2003). La star s’est aussi produite dans d’autres salles parisiennes comme le Théâtre des Champs Elysées (1979), l’Hippodrome de Vincennes (1992), Disneyland (1995), le Théâtre National de Chaillot (1997), le Ritz (1998), le Lido (2003) et l’Opéra National (2005).
Mais, c’est ce spectacle The Red Piano que nous voulions voir en ce 9 décembre 2008. Une date attendue car, en 2007, Elton John avait annulé sa tournée européenne The Red Piano Tour, qui devait passer par Versailles.
Après plus de 200 représentations au Caesars Palace de Las Vegas, c’est Paris qui accueille ce spectacle haut en couleur conçu par le talentueux photographe David LaChapelle qui a travaillé avec Madonna, Pamela Anderson et beaucoup d’autres stars internationales. The Red Piano a été créé pour la capitale du jeu en février 2004 et le chanteur devrait y retourner à compter de février 2009.
20h05, le POPB est plongé dans le noir. Le chanteur Jamie Lidell et ses quatre musiciens font leur entrée sur scène. Son répertoire est composé de chansons rock au son inspiré de la Motown. A 20h35 débute une entracte qui se prolongera jusqu’à 21h05.
Sous une lumière bleue, un groupe d’hommes habillés en blanc arrivent sur scène pour enlever le cache qui recouvre le piano. Avant de partir, l’un deux branche l’étoile sur laquelle est disposé le piano.
Tout de suite, les musiciens font leur entrée sur scène alors que les gros néons E.L.T.O.N. s’allument. C’est alors l’entrée du compositeur-interprète qui, longuement, salue son public sous les applaudissements. Une entrée sobre, sans musique. Elton John porte une longue veste noire à motifs (jaune à l’arrière) sur une chemise blanche.
La première chanson Bennie and The Jets date de 1974. Elle est tirée de son album Goodbye Yellow Brick Road. C’est une pop song au son des années 70 que nous ne connaissions pas. Elle est apprécie par le public. La mise en scène est simple. Sur la scène, les néons clignotent.
Les lettres E.L.T.O.N. se retirent par le haut. Seule la lettre N reste à droite. Le chanteur prend la parole en français : « Bienvenus au Red Piano. C’est un spectacle différent pour moi. Nous espérons que vous aimerez les films…that will appear in the show ».
Justement, la diffusion d’un petit film débute derrière les musiciens. Il commence par un alignement de plusieurs Empire State Bulding, cet immeuble new-yorkais. Elton John interprète la chanson Philadelphia freedom durant cette projection colorée, hommage au Pop Art, où défilent les images du jeune chanteur des années 60 et 70 sous une pluie d’étoiles. Cette diffusion contient beaucoup de corps dénudés, et de seins en particulier, pour évoquer cette époque de libération sexuelle.
La star boit un verre avant de préciser “Red is the colour of love. Many songs in this show are about love…”. Il annonce la chanson suivante Believe qui, précise t-il, est extraite de son album des 90s "Made in England". Le néon formant un L redescend sur scène. Derrière lui, un danseur figure sur une projection d’images en noir et blanc. Il danse seul, torse nu, dans un palace au marbre magnifique.
D’énormes roses rouges gonflables sont apparues de chaque côté de la scène durant le titre. A la fin de cette magnifique ballade, les techniciens vêtus en blanc reviennent afin de les plier.
Le chanteur britannique se lève pour applaudir son public et le saluer à nouveau. La star est reconnaissante envers son public qui l’a suivi durant ses 40 ans de carrière (fêtés au Madison Square Garden à NYC).
« J’essaie de parler français. Je travaille avec mon parolier Mr Taupin depuis 40 ans ». On me dit souvent « Nous ne comprenons pas les mots ». Il se met à la place de ceux qui ne comprennent pas les paroles de ses chansons. « Take me to the pilot... je ne sais pas. Pendant 39 ans, je ne comprends pas les mots. J’ai trouvé trop long ce qu’on m’avait écrit. J’ai barré quelques mots ».
Il dédicace le titre suivant à David Lachapelle, l’homme qui a conçu cet exubérant show.
La chanson dédicacée est Daniel, une autre chanson composée en 1973. Cette ballade est superbe, tout comme la mise en scène qu’a réalisé David LaChapelle. Le film est divisé en deux. La partie inférieure est composée d’un plan fixe où un jeune homme est allongé. Son cœur bas. Immobile, il se transforme petit à petit en soldat. Les images diffusées dans la partie supérieure de cet écran géant représentent l’horreur de la guerre avec des militaires et toute une panoplie d’avions et d’hélicoptères de combat. Ce film noir et blanc est composé de vagues qui effacent peu à peu les bons moments. Même l’homme resté toujours allongé finit par disparaître, laissant son brancard vide.
Comme entre chaque chanson, Elton John se lève pour boire un verre (d’eau ?). A vrai dire, il est durant tout le spectacle assis derrière son piano… rouge. Il enchaîne directement sur la chanson suivante Rocket man. Le nouveau film projeté, durant ce titre de 1972, nous fait découvrir les coulisses des prestations d’Elton John dans les années 70. Jeune, il est campé par le chanteur Justin Timberlake qui porte ici une veste blanche aux rayures noires.
Tirées du clip de This train don't stop there anymore, les images ralenties nous montrent sa loge et son dressing room. Des fans lui réclament des autographes, des journalistes lui proposent des interviews. Il entre dans une pièce pour un photo-shooting avant de la quitter pour rejoindre une fête organisée en coulisses. Lors de cette fête, où sont présents de beaux jeunes hommes légèrement vêtus, on devine un sosie de Liza Minelli. On lui fait signer des contrats que son producteur déchire.
Les néons clignotent sur la scène. L’écran géant projette une pluie d’étoiles de chaque côté du petit film. Puis, il ressort dans l’euphorie de ses fans qui agitent ses portraits. Il entre dans chacune des pièces avant d’en refermer les portes comme blasé de cette vie de superstar. Le film s’achève alors qu’Elton John ouvre la porte pour entrer sur scène (Stage).
Sir Elton John (depuis qu’il a été anobli par la Reine d’Angleterre) se lève et passe saluer les spectateurs. « That was not me. Thanks Justin Timberlake”. La projection de photos noires et blanches s’enchaîne alors que la star nous interprète I guess that's why they call it the blues. Son image live est aussi projetée à gauche des photos qui représentent des manifestations des années 70 et beaucoup de portraits de personnes agées blacks prises durant cette même période.
Le pianiste, qui a convolé avec son compagnon David Furnish en décembre 2005, se lève à nouveau pour boire un verre. En anglais, l’artiste évoque brièvement son album "Captain fantastic" en 1975 et Someone saved my life tonight, l’une de ses chansons préférées. Le thème est effectivement très approprié car ce nouveau film est plus sombre car il évoque la drogue et les tentatives de suicide.
Pour commencer, la star se retrouve seule dans une cuisine où elle tente de se suicider en mettant sa tête dans un four à gaz. L’ombre d’un ange danse autour de lui. L’ange se déplace ensuite dans une pièce rouge au mobilier blanc. Le jeune homme y est accompagné d’une demoiselle dévêtue qui nous rappelle Amanda Lepore, l’égérie de David LaChapelle.
Dans une autre scène, le jeune homme est sous l’eau, autre forme de suicide. Puis, le film montre un chalet enneigé où on le retrouve dansant avec un nounours géant. La neige représente aussi la poudre sniffée par la star durant ces années de décadence.
La jeune femme aux seins refaits saigne et danse avec sa paille géante, autre symbole de la drogue. Un homme danse sous une pluie de plumes. Idem. Les différents intérieurs sont ensuite saccagés par ces protagonistes. A la fin du film, la jeune femme jette une reproduction du Red piano comme pour signifier que tout aurait pu s’arrêter là.
Après un bref "Alright", la star enchaîne au piano les premières notes de Goodbye Yellow Brick Road. Sans projection de film, ce titre est chanté sur une mise en scène simple. Sur l’écran géant, les plans d’images live du chanteur alternent avec une vue des mains sur son piano.
Après les applaudissements du public à la fin du film, Elton John dit qu’il vient souvent en France et depuis très longtemps. « J’ai beaucoup d’amis ici. My oldest french friend is here tonight... Alain Brun this is for you, my darling !”. Il enchaîne directement par les premières notes de Sorry seems to be the hardest word. Un solo juste accompagné de background vocals de son percussionniste. Ses autres musiciens resteront très discrets sur cette chanson.
22h10, il présente son équipe de musiciens en anglais, « Great musicians for wonderful people”, et notamment son batteur qui l’accompagne depuis 1965 ou 1969. Chacun bénéficie de son gros plan sur l’écran géant. Une présentation sobre également.
Le show continue avec un nouveau film où un couple danse dans son séjour. En clin d’œil dans le bureau du salon, nous voyons un gros plan d’Elton John qui chante en direct le titre Don’t let the sun goes down on me. C’est une version solo, ici George Michael ne chante pas ce duo comme dans le clip, même virtuellement.
Mais, revenons à la projection qui représente ce couple sous des lumières différentes projetées par la fenêtre. Au début, tendrement enlacés, ils vont, tout en dansant, finir par se déchirer. Le film montre la violence de l’amour qui parfois entraîne le voltige des lampes de l’appartement. Celui-ci finira vide, la tapisserie complètement déchirée.
Elton John se lève, boit et salue son public. Ceci sera habituel durant ce spectacle du Red Piano. Une reconstitution d’images de Marylin Monroe vient illustrer la chanson suivante : Candle in the wind. Non, ce n’est pas Lady Diana qui sera mise en scène dans ce tableau car à l’origine cette chanson a été composé pour l’actrice américaine.
La blonde mythique apparaît tour à tour seins nus, en pleures ou toute joyeuse lorsqu’elle prend la pose lors d’un photo-shooting ou quand elle danse. A contrario, ce bonheur semble fictif quand elle enchaîne les coupes de champagne que son entourage lui offre. On pense aussi à sa solitude quand le photographe n’apparaît pas à l’écran. Elle reste toutefois splendide et si sexy lorsqu’elle tente de se dissimuler derrière un voile rouge. Elton John a chanté ce titre sans ses musiciens avant de quitter la scène par le côté gauche.
La surprise vient du haut de la scène avec un ballon éjecté à toute allure sur les premières mesures de Pinball wizard. Tous les néons clignotent, le tableau hommage à Las Vegas peut commencer avec des images de boules du flipper "Captain Fantastic". Le montage frénétique du film décrit bien l’ambiance qui règne dans la capitale du jeu. Casinos, machines à sous et mariage éclairs se succèdent rapidement.
Dans la fosse de Bercy, les ballons rouges et blancs tombent sur les spectateurs. Dessus, figure un portrait d’Elton John qui fait justement son retour sur scène dans une tenue noire et rouge. C’est le moment que choisissent de nombreux fans pour s’avancer près de la scène.
Les fesses, les billets verts et les néons continuent d’abonder dans le film. Ils alternent avec les vues aériennes sur les palaces et sur la reproduction de la Tour Eiffel. Un sosie d’Elvis marrie un couple. Les danseuses sont topless et le champagne coule à flot.
Ce titre rock est très dynamique. Lors des puissants riffs de guitare, Elton John lève les bras en l’air et pose son pied sur le piano. Nous aussi, nous nous levons car The bitch is back. Non, non, ce n’est pas Marylin Monroe qui fait son retour mais la pin-up qui lui succède dans le cœur des hommes depuis les années 90 : Pamela Anderson.
Elton John, assis derrière son piano, nous chante The bitch is back dans un décor très coloré et sexy avec les porte-jarretelles posés sur d’immenses jambes gonflables. Des ballons géants prennent la forme de fruits de chaque côté de la scène : une banane et deux cerises à gauche et une banane à peine ouverte à droite. Les néons clignotent. Un stick à lèvres se dresse. En hauteur, des seins géants ont été gonflés dessus la scène. C’est le passage chaud du spectacle, un peu en dessous de la ceinture.
Mais, revenons à la prestation de Pamela Anderson. David LaChapelle, qui a beaucoup travaillé avec elle, lui a fait faire un numéro de pole-dance sur une barre verticale. Un numéro très sensuel où elle se bouge, les cheveux au vent, avec tour à tour des bulles et des plumes qui lui tombent dessus. Sa poitrine est très généreuse d’autant plus que le montage nous propose cinq images de Pamela Anderson côtes à côtes. Le tableau prend fin lorsque la superbe bimbo épuisée s’écroule au sol.
Après un petit verre, Elton John ne faiblit pas et enchaîne avec I still standing. Un nouveau film très coloré, qui ressemble à l’un des premiers du spectacle. Il met en scène les différents portraits de la star qui a vendu dans le monde entier plus de 200 millions de sa trentaine d’albums.
Le pop art est à nouveau à l’honneur grâce au photographe David LaChapelle, qui a travaillé avec Andy Wharol. Elton John, qu’on voit danser et chanter dans le film, nous offre alors ce titre plein d’énergie qu’il a composé au début des années 80. Il y prend véritablement plaisir puis se lève pour tapoter les cerises (le coquin !)
La sécurité accepte qu’une vingtaine de fans montent sur scène. Ils s’installent tous autour du piano pour chanter Saturday night's alright (For fighting) avec lui mais aussi afin de prendre quelques photos de l’artiste.
La projection suivante est également colorée. La touche de David LaChapelle se fait sentir ici car il met en scène des danseurs hip-hop. Un peu comme on avait pu le voir dans son film Rize. Des confettis sont lancés sur les premiers rangs de Bercy alors que de nouveaux ballons gonflables envahissent la scène sous forme d’un cornet de glace, d’une cigarette écrasée et d’un hot dog.
22h45, un montage de messages vocaux est diffusé pendant que les techniciens gonflent plusieurs ballons rouges formant un gros L.O.V.E. Le O est difficile à gonfler. Ce sera finalement le néon représentant un cœur qui descendra au dessus du piano.
Le cœur est toujours accompagné de « Hôtel No vacancy » mais aussi d’une grande marionnette d’Elton John. Celui-ci revient par la droite pour remercier tout le monde dans une nouvelle tenue noire. Sous les applaudissements de Bercy : « Thank U Paris. Merci pour toutes ces années, pour ce soir. Bon Noël, bonne santé. I love you so much France, I love you Paris !”.
Le dernier titre qu’il interprète est la ballade Your song. Un joli solo dont on retient la phrase “How wonderful live is... Merci Paris ». Il se lève à nouveau pour approcher son public et lui dire au revoir avant de repartir par la gauche.
Les techniciens dégonflent les ballons géants alors que le générique de fin défile. Le nom du concepteur du spectacle David LaChappelle figure aux côtés de ceux de Pamela Anderson, de Justin Timberlake et des musiciens. Il est déjà 22h55 et les milliers de spectateurs de Bercy rentrent en gardant en mémoire les bons moments de cette belle soirée.
Ce concert parisien a été retransmis par satellite en direct dans 100 salles de cinéma en Europe dont 40 en France. Une technique qui devrait être de plus en plus utilisée à l’avenir.
Pour ceux qui veulent prolonger la soirée ou qui n’ont pu le voir, sachez que le spectacle (enregistré à l’O2 Arena de Londres) est disponible en DVD depuis le mois de novembre et qu’Elton John a sorti plusieurs best of comme The very best of Elton John, Love songs, Greatest hits 1970-2002 et Rocket man (The definitive hits) où l’on retrouve tout ses tubes.
www.eltonjohn.com
www.eltonjohn.ch
Site de l'Accor Hotel Arena
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