Mercredi 12 juin 2019. Nous assistons à la troisième représentation du nouveau spectacle de Mylène Farmer. Simplement intitulé « 2019 », ce show est donné à Paris La Défense Arena à 9 reprises entre le 7 et le 22 juin.
C’est un grand spectacle que nous avons vu avec des lumières et une mise en scène réussies, d’élégantes (mais sages !) tenues de Jean Paul Gaultier. La setlist se distingue de celle du précédent spectacle, de même que les arrangements musicaux. Nous avons passé un bon moment ; et pensons qu’il en a été de même ce soir pour les 27 000 spectateurs présents à Paris La Défense Arena.
La setlist de ces concerts est totalement différente de celle de « Timeless 2013 ». Seuls « Désenchantée », « Sans contrefaçon » et « Rêver » ont été conservés pour cette résidence. Un joli travail a été réalisé pour concevoir de nouveaux arrangements pour tous les titres, qu’ils soient nostalgiques ou récents. Cette fois, son directeur musical n’est pas d’Yvan Cassar mais Olivier Schultheis.
En première partie, il n’y a pas d’artiste invité pour nous faire patienter ; pas même Julia, la jeune protégée de Mylène Farmer et Laurent Boutonnat, qui aurait pu venir interpréter ses singles "S.E.X.T.O" et "#MESUISTROMPÉE".
La Défense Arena est immense ; un peu trop à notre goût pour apprécier ce genre de spectacle. Le lieux accueille ce soir là son 1 000 000 spectateurs qui reçoit un chèque d’un an.
Setlist de Mylène Farmer 2019
Interstellaires
Sans logique
Rolling Stone
Pourvu qu'elles soient douces
Stolen car
Des larmes
California
M'effondre
L'âme-stram-gram
Un jour ou l'autre
Ainsi soit je...
Innamoramento
Sans contrefaçon
Histoires de fesses
Sentimentale
Désenchantée
Rêver
Je te rends ton amour
Fuck them all
L'horloge
20h40. Nous sommes plongés dans le noir. Les écrans s’allument, se brouillent, notamment les six suspendus, de forme triangulaire. Un effet larsen se fait entendre, ainsi que la voix d’une femme (au crane rasé), alors que l’image de son visage est parasitée. Le public est comme hypnotisé par un anneau lumineux tout là-haut. Au-dessus de nos têtes, les spots de lumière qui le composent créent un tourbillon. Les projecteurs balayent la scène pendant le début de ce tableau intitulé « Coming from the Vortex ».
20h45. Mylène Farmer apparaît tout là-haut, adossée à l’intérieur d’une grande lune qui descend peu à peu. Le cercle lumineux au-dessus de nos têtes s’élargit encore. Nous voyons mieux la chanteuse maintenant, debout, un micro à la main et aussi équipée d'un micro-casque. L’artiste française descend jusqu’à l’extrémité du catwalk où son fidèle public poursuit son accueil encore plus chaleureusement. Le plaisir des retrouvailles est partagé comme attendu sur cette entrée spectaculaire.
La star emprunte l’extension de l’immense scène de 70 mètres de long qu’elle rejoint. Elle s’avance vers les buildings futuristes, qui rappellent la thématique visuelle de sa précédente tournée « Timeless 2013 », pour le côté futuriste, mais les éléments du décor sont inspirés du film « Blade runner » (1982) de Ridley Scott.
La première chanson de ce show est « Interstellaires », tirée du précédent album (2015) qui n’avait pas été suivi d’une tournée. Le titre est joué dans une version rock par les six musiciens qui accompagnent l’artiste rousse sur scène.
Seulement entourée d’eux, l’artiste poursuit avec "Sans logique", un titre qu’elle joue en live pour la première fois depuis 1989. Elle fait vraiment plaisir à ses fans en exhumant ce morceau. Un animal aux grandes cornes ondulées (le diable ?), les yeux luisants, apparaît derrière elle. Sur sa combinaison moulante, en velours noirs, des ceintures cuivrées donnent l’illusion qu’elle porte une robe. Cette tenue de scène nous fait penser à certaines tenues de Michael Jackson. On doit cette création stylée, assortie de bottes en cuir noir, au célèbre couturier français Jean Paul Gaultier.
Le show se poursuit avec « Rolling stone », titre locomotive de son album « Désobéissance » sorti en septembre dernier. Dix danseurs(ses) viennent l’entourer à ce moment pour une première chorégraphie menée avec style. Ils évoluent sous une « pierre roulante », qui est projetée dans le visuel derrière eux.
Mylène ! Mylène ! Mylène ! crient les fans qui s’impatientent alors que Paris La Défense Arena, située à Nanterre (92), est plongé dans l’obscurité quelques instants.
Mylène revient sur scène dans sa combinaison noire en velours, avec ses bottes également noires et qui apparaissent plus hautes que tout à l’heure. La bande de danseurs fait corps autour d’elle sur « Pourvu qu'elles soient douces », l’un de ses grands succès, qui ne figurait pourtant pas dans la setlist de la précédente tournée.
La chorégraphie est plus lente pour l’artiste, mais une dizaine de danseurs(ses) s’agitent à ses côtés dans une chorégraphie dynamique, bien huilée, digne d’un ballet contemporain. C’est un joli tableau de groupe que nous contemplons, ainsi que leurs tenues noires, genre bleu de travail, avec une manche longue argentée et de multiples fermetures éclair. Devant un visuel aux néons bleus, Mylène porte toujours sa combinaison, effet velours, aux manches longues assorties à de gros bracelets dorés et à ses hautes bottes en cuir. Le public est en liesse sur ce tube.
Le visage de Sting apparaît en grand en fond de scène pendant tout « Stolen car » que Mylène interprète donc en duo virtuel avec le britannique. Les deux artistes ont enregistré ce duo en 2015. Le public éloigné de la scène peut suivre certains passages du spectacle sur les deux grands écrans latéraux et les six supports triangulaires qui diffusent le live. Les spectateurs voient notamment Mylène toute frêle sous un Sting géant.
Merci, vous allez bien ? nous demande Mylène tandis que la grille centrale se lève derrière elle. L’artiste enchaîne avec "Des larmes" et revient ainsi à son dernier album. Il s’agit d’ailleurs du nouveau single de l’album. Sur l’écran-grille, levé, qui diffuse son live à la verticale, on admire sa silhouette, sculpturale, et ses cheveux mi-longs roux, un roux très vif. La star s’approche d’un guitariste puis d’un autre, allant à droite, à gauche, là encore avec son micro casque et son micro sans fil. « Avec moi ! » adresse-t-elle à son public qui est invité à chanter alors que la chanteuse se retire avant l’outro aux sonorités electro.
Les sirènes de police résonnent dans l’obscurité. Nous entendons divers bruits de la nuit. Sur le morceau suivant, "California", quatre danseuses sont aux côtés de la star. Celles-ci portent des tenues blanches sur des collants gris métallisé, tandis que Mylène a revêtu une nouvelle tenue, courte, cuivrée, qui épouse ses formes, et est assortie à ses fameuses bottes noires.
L’artiste se déhanche en toute simplicité sur ce titre langoureux, groovy, et qui, ici, sonne acoustique. C’est un single de 1996 qu’on aime beaucoup et qui ne figurait pas dans son dernier spectacle, mais dans celui de 2009.
Le show se poursuit avec « M'effondre » que Mylène Farmer joue pour la première fois en live et qui est le seul titre de l’album « Bleu noir » (2010) qu’elle joue ce soir. C’est une autre surprise dans cette setlist.
Derrière elle, l’immense écran projette un visuel, très graphique, noir et blanc, qui représente un Paris plongé dans le noir, et à la fois recouvert d’une poussière blanche. Le montage de ces images suit le rythme du morceau et montre notre ville avec ses monuments (Notre Dame de Paris pour commencer), ses métros, ses habitants… dans une atmosphère très étrange, comme si le monde courait à l’apocalypse. Ces images sont extraites du court-métrage Ghost Cell (2015) réalisé par Antoine Delacharlery.
Les paroles « Jusque-là tout va bien » se répètent en boucle de la part de Mylène, et sont bien évidemment reprises en choeur par les fans. Sur l’outro de ce même titre, qui s’accélère alors que les effets stroboscopiques font forte impression, l’ensemble des danseurs est de retour derrière Mylène. La majorité d’entre eux a pris place sur deux immenses blocs.
Le rythme s’accélère encore sur "L'âme-stram-gram", non joué lors de la précédente tournée. Cette nouvelle version contient quelques éléments du titre "Du hast" de Rammstein. Ce groupe allemand de rock va d’ailleurs se produire en concert dans cette même arena ces 28 et 29 juin.
Les éclairages et les éléments du décor sont rouges et blancs et le rendu visuel est épatant ; la troupe au complet, elle, est en noir. Les danseurs portent un corset et un accessoire métallique sur la jambe. Après avoir participé à la chorégraphie collégiale, Mylène s’est retirée en coulisses pour laisser la place à toute sa team de danseurs sur la seconde partie du titre, encore plus electro-rock. Il s’agit en fait d’un remix du " Bucky Done Gun" de la chanteuse M.I.A (nommé "Hard hip hop" dans Live 2019 Le film). Sur cet interlude, les mouvements sont syncopés et la chorégraphie est ultra-millimétrée.
C’est un tableau époustouflant qu’on a d’autant plus apprécié avec ce nouvel arrangement énergique, qui ne dénature pas les parties vocales. C'est très fort !
Changement de style total maintenant, et de rythme surtout. Un piano a été installé sur l’extrémité de l’avant-scène. Mylène vient y interpréter "Un jour ou l'autre", titre présent sur "Interstellaires" (2015) et qu’elle fait donc pour la première fois en live. La chanteuse porte à ce moment une nouvelle et longue tenue blanche, de laquelle ressortent ses manches à effet marinière, pailletées. Un beau travail du très grand couturier Jean Paul Gaultier.
La star enchaîne avec "Ainsi soit je...", ballade qui fait son retour dans la setlist à l'occasion de cette tournée. Elle est jouée en version acoustique, et toujours en compagnie de son pianiste Johan Dalgaard. Mylène verse une larme, comme à l’accoutumée sur cette chanson phare.
Nous préférons néanmoins le titre qui arrive ensuite et qui est le troisième de cette série piano-voix. "Innamoramento" est beaucoup plus rare car l’icône de la variété française ne l’avait pas joué en concert depuis 2000. Le titre commence au piano, et est joué dans une très belle version acoustique.
La mise en scène est simple tout d’abord et un déluge visuel est à contempler sur la seconde partie de ce tableau. Dans une nouvelle tenue blanche allongeant sa silhouette, de laquelle ressortent des manches marinière, Mylène est positionnée sur l’avant-scène au cœur du public. Son visage apparaît en gros plan sur l’écran géant. Le public chante à tue-tête l’un des derniers refrains.
L’artiste remercie ses fans de l’avoir accompagné vocalement, puis le morceau s’étire en version rock, très rock même. Avant un bon solo de guitare, qui complète un déluge de sonorités rock, Mylène file rejoindre la scène principale. Les éléments du décor s’assemblent sur cette longue outro musicale. La scénographie repose maintenant sur un déchainement de faisceaux de lumière, blancs et statiques. Là-haut, les leds rouges forment un circuit électrique.
Mylène apparaît positionnée au centre de la scène dans une marinière signée par notre Gaultier national forcément ; aux manches courtes mais également portée avec des manchettes additionnelles et un pantalon au blanc éclatant. Deux groupes de danseurs et danseuses sont à ses côtés. Leurs tenues sportives en transparences pour la partie supérieure dessinent leurs corps de superhéros, et leur puissance est renforcée par leurs treillis noirs et leurs rangers.
Son tube malicieux « Sans contrefaçon » raisonne dans La Défense Arena (Nanterre). Dans les images live qui sont projetées, la sienne est démultipliée sur le grand écran.
La star reprend a cappella le refrain et vient devant nous, pour la fin de ce titre dont le rythme est de plus en plus festif. Avec son armée à ses côtés, c’est un très bel ensemble qui se forme et nous entraîne avec sa chorégraphie.
Mylène enchaîne avec « Histoires de fesses », le titre le plus fun de son dernier album studio. Des silhouettes déformées apparaissent dans le visuel en 3D au fond de la scène. La chair humaine est une matière liquéfiée avec laquelle se sont bien amusés ses graphistes. L’artiste a tronquée son beau pantalon blanc pour un petit short marinière, ce qui est bien normal sur un titre aussi coquin, qui compte une partie qu’on devine pré-enregistrée.
Ses danseurs sont à ses côtés et multiplient les mouvements à différentes cadences sur ce titre très bien produit. On aime le moment où ils forment un bloc derrière elle, un ensemble superbement éclairé en rouge… et pendant lequel nous aurions aimé voir leurs fesses tant qu’à faire.
La star poursuit son show avec une autre chanson de son dernier opus. Il s’agit de « Sentimentale » qu’elle interprète seule, toujours dans son petit short imaginé par Jean Paul Gaultier. La femme est détendue sur scène, la parcourant de gauche à droite sur ses talons hauts, comme si elle sautillait sur cette petite mélodie jouée aux synthés. On la voit espiègle, ce qui fait plaisir à voir tant on l’imagine fragile surtout. Elle s’amuse avec certaines paroles, chantées comme s’il s’agissait d’une comptine : "1-2-3 je m’en vais au bois" … "10-11-12 pourvu qu’elles soient douces".
Le visuel ne sert ici que d’un simple décor sur lequel nos yeux ne s’attardent pas. C’est Mylène qui attire toute l’attention à ce moment surtout.
Mylène ! Mylène ! Mylène ! scande le public en frappant des mains pour la faire revenir sur la scène démesurée de Paris La Défense Arena.
Le tableau suivant prend son temps à démarrer. Les danseurs sont immobiles dans l’obscurité et maintiennent leur posture dans leurs combinaisons moulantes argentées. Sur les écrans, on voit d’immenses glaciers, de gros icebergs. On y entend le vent glacial souffler. Le loup hurle à plusieurs reprises. Plusieurs gros éléments de la structure de la scène se positionnent.
On devine que c’est l’heure de son incommensurable tube « Désenchantée », l’hymne d’une génération toute entière.
Dans une nouvelle tenue noire avec un gros voile gris noué à la taille, Mylène arrive sur les gros blocs, conduite par deux de ses danseurs avec lesquels elle reste alors que se détache la structure. Leur bloc s’avance au-dessus de la foule.
« De là-haut, c’est inouï » nous dit-elle, ravie de la vue qu’offre la structure de sa mise en scène.
Le réchauffement climatique est dénoncé lorsque les couleurs pales et froides des blocs de glaces virent progressivement au rouge.
Ce tube de 1991 est totalement réorchestré, et cette nouvelle version live est très agréable, bien que plus dark. Le tempo est lent tout d’abord et s’accélère alors que les visuels et les lumières virent au rouge. L’ambiance est à son comble pour les milliers de spectateurs survoltés.
Lorsque raisonnent « D’avoir condamné nos différences », des mots qui parlent forcément au public LGBT, on reconnait « Rêver ». Elle propose d’ailleurs une très belle version orchestrale de ce titre, qu’on croyait pourtant avoir déjà trop entendu puisqu’elle l’a fait sur scène en 2006, 2009 et 2013.
Mylène l'interprète assise sur sa nacelle là-haut et deux de ses danseurs lui tournent le dos, avant de l’aider à passer d’un bloc à l’autre au milieu du titre. Il y a peu de mise en scène, si ce n’est quelques étoiles. Sa voix est cependant nickel sur cette belle ballade qu’elle nous laisse ensuite chanter avec elle.
Je ne sais pas comment vous remercier…. nous dit-elle. Ses remerciement vont aussi aux musiciens et techniciens de ce show monumental.
C’est « Je te rends ton amour » qui apparaît ensuite dans la setlist et ce pour la première fois depuis 2009. Elle interprète cette chanson de 1999 assise sur un imposant trône argenté dont la tête est celle d’un ours et dont les accoudoirs représentent des loups comme sur le programme de ses concerts. Des loups blancs qui rappellent le berger suisse de la star rousse. On pense au dessin animé Albator, avec la pose de Mylène avachie sur son trône de fer. Quant au visuel projeté au-dessus d’elle, il montre une tête noire de robot androïde dont les yeux sont tantôt rouges, tantôt lumineux... à qui elle adresse ses paroles graves.
Mylène reste assise sur son trône de fer pour les premières secondes du titre suivant et ce avant qu’il ne disparaisse de la scène. Son équipe de seize danseurs(es) teints en roux est de retour à ses côtés dans des tenues moulantes cuivrées et des capes noires, pour une ambiance très Carpates.
Nous l’écoutons alors chanter « Fuck them all”, single sorti en 2005 et joué en live pour la première fois depuis 2009. Il contient ce soir des éléments de sa chanson ''C'est dans l'air'' et son nouvel arrangement est très punchy, avec un rythme incisif et prenant.
Petite pause dans la chorégraphie et la bande de danseurs(ses) s’aligne avant que la star ne parade devant eux avec une grande confiance en elle. Bravo pour ce tableau aux lumières rouges également.
Sur les dernières mesures, et juste avant le final, la star adresse quelques mots à son public et le salue.
La pénombre revient. Un brouillard s’installe sur scène alors que nous patientons pendant près de 5 minutes.
Le final ne se fait pas sur un de ses tubes mais sur L'horloge, un morceau qui avait fait l’ouverture de son premier spectacle, en 1989, et qu’elle n’avait jamais rechanté depuis. Il s’agit de l’adaptation d’un poème de Charles Baudelaire sur le temps qui passe et sur la mort. C’est le quatrième titre de son album « Ainsi soit je... » (1988) qu’elle nous joue ce soir. Le choix de cette chanson pose question à ses fans et beaucoup y voient la fin de sa carrière.
Le bruit des aiguilles d’une horloge se font entendre alors que le tableau commence. Le visuel est sombre et montre tout d’abord des tombes sur ce titre mi-parlé mi-chanté par la chanteuse qui porte désormais une tenue rouge avec une longue cape et des longues bottes noires.
Les écrans nous montrent ensuite des crânes. Cette montagne de crânes humains accentue encore le côté sombre de ce tableau. Sur la seconde partie du titre, alors totalement musical, c’est l’embrasement dans le visuel auquel la rousse incendiaire justement fait face. Mylène emprunte alors un escalier central et s’apprête à quitter la scène parmi les flammes.
22h50. La star française de la pop disparaît parmi la fumée. On l’aperçoit encore un instant levant un bras en l’air en haut de l’escalier, comme s’il s’agissait d’un salut. L’icône gay disparait alors dans la fumée et parmi le mélange de jets d’air et de fumée qui prennent le relai finalement.
L’idole de la pop française tire vraisemblablement sa révérence avec cette résidence, vu ce final enflammé. Ceux sont probablement ses derniers spectacles live. Mylène Farmer, 57 ans, le laisse entendre sans le confirmer bien sûr. La star peut encore changer d’avis, ce qui ravirait ses fans, très nombreux en France.
Mylène est toujours une showgirl même si elle danse moins qu’avant, d’où le nombre impressionnant de danseurs. Elle chante live avec l’aides de bandes pré-enregistrées et sans choriste. Les arrangements d’Olivier Schultheis allient sonorités modernes et références aux versions d’origine.
Nous regrettons l’absence de récents hits, dont « Désobéissance » et « N’oublie pas » (avec LP), ce qui est plus surprenant que l’absence de « Libertine » et des autres tubes qui étaient déjà dans le précédent spectacle… Nous aurions également apprécié écouter en live son titre « City of love ».
Nous avons été très surpris comme beaucoup en fosse lorsque l’avancée de scène se déploie à un moment et que la foule déjà compacte doit s’écarter sur les côtés. Cela provoque quelques remous pour les spectateurs de petite taille surtout. Cela bouscule aussi lorsque l’avancée de scène se rétracte après quelques chansons.
Ce spectacle est "Whoua" mais pas plus que ça. Au final, nous avions préféré son spectacle « Timeless 2013 », peut-être parce qu’il était plus optimiste… et « intimiste » étant à Bercy.
Vu que les décors étaient tous numériques et que Mylène n’était pas bavarde, loin de là, et qu’il n’y a eu ni présentation des danseurs, ni même des musiciens, le rendu final était assez peu chaleureux.
Nous étions bien placés en fosse or, ni trop près pour profiter des jeux de lumières, ni trop loin pour ne pas la voir autrement que sur les écrans.
En quittant la fosse de La Défense Arena, nous apercevons Pascal Nègre, ex-PDG d’Universal Music, qui gère désormais la carrière de Mylène au sein de sa structure à lui (#NP). Nous croisons aussi pas loin de lui : Demi Mondaine, la chanteuse du Fashion Freak Show de Jean Paul Gaultier, spectacle qui sera donné cet été à Spolète (Italie) et à Londres.
MAJ : La captation de ces spectacles (Le film) est sortie le 6 décembre 2019.
Le concert a été diffusé le 14 janvier 2020 sur W9 (989 000 téléspectateurs) et sur M6 le 31 décembre 2020 (1 365 000 téléspectateurs).
Mylène a accepté d’être filmée lors des préparatifs de ce spectacle à Paris La Défense Arena mais aussi à La Seine Musicale. Les images ont fait l’objet d’un film « L’ultime création » diffusé sur la plateforme Amazon Prime à la fin du mois de septembre 2020.
Affiche du spectacle de Mylène Farmer à Paris Défense Arena
Nos meilleurs photos du show de Mylène Farmer
Places pour Mylène Farmer à Paris Défense Arena
Tarifs : Carré platine (205€), Cat Or (185€), Cat 1 (155€), Cat 2 (105€), Cat 3 (69€), Fosse Or (125€), Fosse (65€)
C’est un grand spectacle que nous avons vu avec des lumières et une mise en scène réussies, d’élégantes (mais sages !) tenues de Jean Paul Gaultier. La setlist se distingue de celle du précédent spectacle, de même que les arrangements musicaux. Nous avons passé un bon moment ; et pensons qu’il en a été de même ce soir pour les 27 000 spectateurs présents à Paris La Défense Arena.
La setlist de ces concerts est totalement différente de celle de « Timeless 2013 ». Seuls « Désenchantée », « Sans contrefaçon » et « Rêver » ont été conservés pour cette résidence. Un joli travail a été réalisé pour concevoir de nouveaux arrangements pour tous les titres, qu’ils soient nostalgiques ou récents. Cette fois, son directeur musical n’est pas d’Yvan Cassar mais Olivier Schultheis.
En première partie, il n’y a pas d’artiste invité pour nous faire patienter ; pas même Julia, la jeune protégée de Mylène Farmer et Laurent Boutonnat, qui aurait pu venir interpréter ses singles "S.E.X.T.O" et "#MESUISTROMPÉE".
La Défense Arena est immense ; un peu trop à notre goût pour apprécier ce genre de spectacle. Le lieux accueille ce soir là son 1 000 000 spectateurs qui reçoit un chèque d’un an.
Setlist de Mylène Farmer 2019
Interstellaires
Sans logique
Rolling Stone
Pourvu qu'elles soient douces
Stolen car
Des larmes
California
M'effondre
L'âme-stram-gram
Un jour ou l'autre
Ainsi soit je...
Innamoramento
Sans contrefaçon
Histoires de fesses
Sentimentale
Désenchantée
Rêver
Je te rends ton amour
Fuck them all
L'horloge
20h40. Nous sommes plongés dans le noir. Les écrans s’allument, se brouillent, notamment les six suspendus, de forme triangulaire. Un effet larsen se fait entendre, ainsi que la voix d’une femme (au crane rasé), alors que l’image de son visage est parasitée. Le public est comme hypnotisé par un anneau lumineux tout là-haut. Au-dessus de nos têtes, les spots de lumière qui le composent créent un tourbillon. Les projecteurs balayent la scène pendant le début de ce tableau intitulé « Coming from the Vortex ».
20h45. Mylène Farmer apparaît tout là-haut, adossée à l’intérieur d’une grande lune qui descend peu à peu. Le cercle lumineux au-dessus de nos têtes s’élargit encore. Nous voyons mieux la chanteuse maintenant, debout, un micro à la main et aussi équipée d'un micro-casque. L’artiste française descend jusqu’à l’extrémité du catwalk où son fidèle public poursuit son accueil encore plus chaleureusement. Le plaisir des retrouvailles est partagé comme attendu sur cette entrée spectaculaire.
La star emprunte l’extension de l’immense scène de 70 mètres de long qu’elle rejoint. Elle s’avance vers les buildings futuristes, qui rappellent la thématique visuelle de sa précédente tournée « Timeless 2013 », pour le côté futuriste, mais les éléments du décor sont inspirés du film « Blade runner » (1982) de Ridley Scott.
La première chanson de ce show est « Interstellaires », tirée du précédent album (2015) qui n’avait pas été suivi d’une tournée. Le titre est joué dans une version rock par les six musiciens qui accompagnent l’artiste rousse sur scène.
Seulement entourée d’eux, l’artiste poursuit avec "Sans logique", un titre qu’elle joue en live pour la première fois depuis 1989. Elle fait vraiment plaisir à ses fans en exhumant ce morceau. Un animal aux grandes cornes ondulées (le diable ?), les yeux luisants, apparaît derrière elle. Sur sa combinaison moulante, en velours noirs, des ceintures cuivrées donnent l’illusion qu’elle porte une robe. Cette tenue de scène nous fait penser à certaines tenues de Michael Jackson. On doit cette création stylée, assortie de bottes en cuir noir, au célèbre couturier français Jean Paul Gaultier.
Le show se poursuit avec « Rolling stone », titre locomotive de son album « Désobéissance » sorti en septembre dernier. Dix danseurs(ses) viennent l’entourer à ce moment pour une première chorégraphie menée avec style. Ils évoluent sous une « pierre roulante », qui est projetée dans le visuel derrière eux.
Mylène ! Mylène ! Mylène ! crient les fans qui s’impatientent alors que Paris La Défense Arena, située à Nanterre (92), est plongé dans l’obscurité quelques instants.
Mylène revient sur scène dans sa combinaison noire en velours, avec ses bottes également noires et qui apparaissent plus hautes que tout à l’heure. La bande de danseurs fait corps autour d’elle sur « Pourvu qu'elles soient douces », l’un de ses grands succès, qui ne figurait pourtant pas dans la setlist de la précédente tournée.
La chorégraphie est plus lente pour l’artiste, mais une dizaine de danseurs(ses) s’agitent à ses côtés dans une chorégraphie dynamique, bien huilée, digne d’un ballet contemporain. C’est un joli tableau de groupe que nous contemplons, ainsi que leurs tenues noires, genre bleu de travail, avec une manche longue argentée et de multiples fermetures éclair. Devant un visuel aux néons bleus, Mylène porte toujours sa combinaison, effet velours, aux manches longues assorties à de gros bracelets dorés et à ses hautes bottes en cuir. Le public est en liesse sur ce tube.
Le visage de Sting apparaît en grand en fond de scène pendant tout « Stolen car » que Mylène interprète donc en duo virtuel avec le britannique. Les deux artistes ont enregistré ce duo en 2015. Le public éloigné de la scène peut suivre certains passages du spectacle sur les deux grands écrans latéraux et les six supports triangulaires qui diffusent le live. Les spectateurs voient notamment Mylène toute frêle sous un Sting géant.
Merci, vous allez bien ? nous demande Mylène tandis que la grille centrale se lève derrière elle. L’artiste enchaîne avec "Des larmes" et revient ainsi à son dernier album. Il s’agit d’ailleurs du nouveau single de l’album. Sur l’écran-grille, levé, qui diffuse son live à la verticale, on admire sa silhouette, sculpturale, et ses cheveux mi-longs roux, un roux très vif. La star s’approche d’un guitariste puis d’un autre, allant à droite, à gauche, là encore avec son micro casque et son micro sans fil. « Avec moi ! » adresse-t-elle à son public qui est invité à chanter alors que la chanteuse se retire avant l’outro aux sonorités electro.
Les sirènes de police résonnent dans l’obscurité. Nous entendons divers bruits de la nuit. Sur le morceau suivant, "California", quatre danseuses sont aux côtés de la star. Celles-ci portent des tenues blanches sur des collants gris métallisé, tandis que Mylène a revêtu une nouvelle tenue, courte, cuivrée, qui épouse ses formes, et est assortie à ses fameuses bottes noires.
L’artiste se déhanche en toute simplicité sur ce titre langoureux, groovy, et qui, ici, sonne acoustique. C’est un single de 1996 qu’on aime beaucoup et qui ne figurait pas dans son dernier spectacle, mais dans celui de 2009.
Le show se poursuit avec « M'effondre » que Mylène Farmer joue pour la première fois en live et qui est le seul titre de l’album « Bleu noir » (2010) qu’elle joue ce soir. C’est une autre surprise dans cette setlist.
Derrière elle, l’immense écran projette un visuel, très graphique, noir et blanc, qui représente un Paris plongé dans le noir, et à la fois recouvert d’une poussière blanche. Le montage de ces images suit le rythme du morceau et montre notre ville avec ses monuments (Notre Dame de Paris pour commencer), ses métros, ses habitants… dans une atmosphère très étrange, comme si le monde courait à l’apocalypse. Ces images sont extraites du court-métrage Ghost Cell (2015) réalisé par Antoine Delacharlery.
Les paroles « Jusque-là tout va bien » se répètent en boucle de la part de Mylène, et sont bien évidemment reprises en choeur par les fans. Sur l’outro de ce même titre, qui s’accélère alors que les effets stroboscopiques font forte impression, l’ensemble des danseurs est de retour derrière Mylène. La majorité d’entre eux a pris place sur deux immenses blocs.
Le rythme s’accélère encore sur "L'âme-stram-gram", non joué lors de la précédente tournée. Cette nouvelle version contient quelques éléments du titre "Du hast" de Rammstein. Ce groupe allemand de rock va d’ailleurs se produire en concert dans cette même arena ces 28 et 29 juin.
Les éclairages et les éléments du décor sont rouges et blancs et le rendu visuel est épatant ; la troupe au complet, elle, est en noir. Les danseurs portent un corset et un accessoire métallique sur la jambe. Après avoir participé à la chorégraphie collégiale, Mylène s’est retirée en coulisses pour laisser la place à toute sa team de danseurs sur la seconde partie du titre, encore plus electro-rock. Il s’agit en fait d’un remix du " Bucky Done Gun" de la chanteuse M.I.A (nommé "Hard hip hop" dans Live 2019 Le film). Sur cet interlude, les mouvements sont syncopés et la chorégraphie est ultra-millimétrée.
C’est un tableau époustouflant qu’on a d’autant plus apprécié avec ce nouvel arrangement énergique, qui ne dénature pas les parties vocales. C'est très fort !
Changement de style total maintenant, et de rythme surtout. Un piano a été installé sur l’extrémité de l’avant-scène. Mylène vient y interpréter "Un jour ou l'autre", titre présent sur "Interstellaires" (2015) et qu’elle fait donc pour la première fois en live. La chanteuse porte à ce moment une nouvelle et longue tenue blanche, de laquelle ressortent ses manches à effet marinière, pailletées. Un beau travail du très grand couturier Jean Paul Gaultier.
La star enchaîne avec "Ainsi soit je...", ballade qui fait son retour dans la setlist à l'occasion de cette tournée. Elle est jouée en version acoustique, et toujours en compagnie de son pianiste Johan Dalgaard. Mylène verse une larme, comme à l’accoutumée sur cette chanson phare.
Nous préférons néanmoins le titre qui arrive ensuite et qui est le troisième de cette série piano-voix. "Innamoramento" est beaucoup plus rare car l’icône de la variété française ne l’avait pas joué en concert depuis 2000. Le titre commence au piano, et est joué dans une très belle version acoustique.
La mise en scène est simple tout d’abord et un déluge visuel est à contempler sur la seconde partie de ce tableau. Dans une nouvelle tenue blanche allongeant sa silhouette, de laquelle ressortent des manches marinière, Mylène est positionnée sur l’avant-scène au cœur du public. Son visage apparaît en gros plan sur l’écran géant. Le public chante à tue-tête l’un des derniers refrains.
L’artiste remercie ses fans de l’avoir accompagné vocalement, puis le morceau s’étire en version rock, très rock même. Avant un bon solo de guitare, qui complète un déluge de sonorités rock, Mylène file rejoindre la scène principale. Les éléments du décor s’assemblent sur cette longue outro musicale. La scénographie repose maintenant sur un déchainement de faisceaux de lumière, blancs et statiques. Là-haut, les leds rouges forment un circuit électrique.
Mylène apparaît positionnée au centre de la scène dans une marinière signée par notre Gaultier national forcément ; aux manches courtes mais également portée avec des manchettes additionnelles et un pantalon au blanc éclatant. Deux groupes de danseurs et danseuses sont à ses côtés. Leurs tenues sportives en transparences pour la partie supérieure dessinent leurs corps de superhéros, et leur puissance est renforcée par leurs treillis noirs et leurs rangers.
Son tube malicieux « Sans contrefaçon » raisonne dans La Défense Arena (Nanterre). Dans les images live qui sont projetées, la sienne est démultipliée sur le grand écran.
La star reprend a cappella le refrain et vient devant nous, pour la fin de ce titre dont le rythme est de plus en plus festif. Avec son armée à ses côtés, c’est un très bel ensemble qui se forme et nous entraîne avec sa chorégraphie.
Mylène enchaîne avec « Histoires de fesses », le titre le plus fun de son dernier album studio. Des silhouettes déformées apparaissent dans le visuel en 3D au fond de la scène. La chair humaine est une matière liquéfiée avec laquelle se sont bien amusés ses graphistes. L’artiste a tronquée son beau pantalon blanc pour un petit short marinière, ce qui est bien normal sur un titre aussi coquin, qui compte une partie qu’on devine pré-enregistrée.
Ses danseurs sont à ses côtés et multiplient les mouvements à différentes cadences sur ce titre très bien produit. On aime le moment où ils forment un bloc derrière elle, un ensemble superbement éclairé en rouge… et pendant lequel nous aurions aimé voir leurs fesses tant qu’à faire.
La star poursuit son show avec une autre chanson de son dernier opus. Il s’agit de « Sentimentale » qu’elle interprète seule, toujours dans son petit short imaginé par Jean Paul Gaultier. La femme est détendue sur scène, la parcourant de gauche à droite sur ses talons hauts, comme si elle sautillait sur cette petite mélodie jouée aux synthés. On la voit espiègle, ce qui fait plaisir à voir tant on l’imagine fragile surtout. Elle s’amuse avec certaines paroles, chantées comme s’il s’agissait d’une comptine : "1-2-3 je m’en vais au bois" … "10-11-12 pourvu qu’elles soient douces".
Le visuel ne sert ici que d’un simple décor sur lequel nos yeux ne s’attardent pas. C’est Mylène qui attire toute l’attention à ce moment surtout.
Mylène ! Mylène ! Mylène ! scande le public en frappant des mains pour la faire revenir sur la scène démesurée de Paris La Défense Arena.
Le tableau suivant prend son temps à démarrer. Les danseurs sont immobiles dans l’obscurité et maintiennent leur posture dans leurs combinaisons moulantes argentées. Sur les écrans, on voit d’immenses glaciers, de gros icebergs. On y entend le vent glacial souffler. Le loup hurle à plusieurs reprises. Plusieurs gros éléments de la structure de la scène se positionnent.
On devine que c’est l’heure de son incommensurable tube « Désenchantée », l’hymne d’une génération toute entière.
Dans une nouvelle tenue noire avec un gros voile gris noué à la taille, Mylène arrive sur les gros blocs, conduite par deux de ses danseurs avec lesquels elle reste alors que se détache la structure. Leur bloc s’avance au-dessus de la foule.
« De là-haut, c’est inouï » nous dit-elle, ravie de la vue qu’offre la structure de sa mise en scène.
Le réchauffement climatique est dénoncé lorsque les couleurs pales et froides des blocs de glaces virent progressivement au rouge.
Ce tube de 1991 est totalement réorchestré, et cette nouvelle version live est très agréable, bien que plus dark. Le tempo est lent tout d’abord et s’accélère alors que les visuels et les lumières virent au rouge. L’ambiance est à son comble pour les milliers de spectateurs survoltés.
Lorsque raisonnent « D’avoir condamné nos différences », des mots qui parlent forcément au public LGBT, on reconnait « Rêver ». Elle propose d’ailleurs une très belle version orchestrale de ce titre, qu’on croyait pourtant avoir déjà trop entendu puisqu’elle l’a fait sur scène en 2006, 2009 et 2013.
Mylène l'interprète assise sur sa nacelle là-haut et deux de ses danseurs lui tournent le dos, avant de l’aider à passer d’un bloc à l’autre au milieu du titre. Il y a peu de mise en scène, si ce n’est quelques étoiles. Sa voix est cependant nickel sur cette belle ballade qu’elle nous laisse ensuite chanter avec elle.
Je ne sais pas comment vous remercier…. nous dit-elle. Ses remerciement vont aussi aux musiciens et techniciens de ce show monumental.
C’est « Je te rends ton amour » qui apparaît ensuite dans la setlist et ce pour la première fois depuis 2009. Elle interprète cette chanson de 1999 assise sur un imposant trône argenté dont la tête est celle d’un ours et dont les accoudoirs représentent des loups comme sur le programme de ses concerts. Des loups blancs qui rappellent le berger suisse de la star rousse. On pense au dessin animé Albator, avec la pose de Mylène avachie sur son trône de fer. Quant au visuel projeté au-dessus d’elle, il montre une tête noire de robot androïde dont les yeux sont tantôt rouges, tantôt lumineux... à qui elle adresse ses paroles graves.
Mylène reste assise sur son trône de fer pour les premières secondes du titre suivant et ce avant qu’il ne disparaisse de la scène. Son équipe de seize danseurs(es) teints en roux est de retour à ses côtés dans des tenues moulantes cuivrées et des capes noires, pour une ambiance très Carpates.
Nous l’écoutons alors chanter « Fuck them all”, single sorti en 2005 et joué en live pour la première fois depuis 2009. Il contient ce soir des éléments de sa chanson ''C'est dans l'air'' et son nouvel arrangement est très punchy, avec un rythme incisif et prenant.
Petite pause dans la chorégraphie et la bande de danseurs(ses) s’aligne avant que la star ne parade devant eux avec une grande confiance en elle. Bravo pour ce tableau aux lumières rouges également.
Sur les dernières mesures, et juste avant le final, la star adresse quelques mots à son public et le salue.
La pénombre revient. Un brouillard s’installe sur scène alors que nous patientons pendant près de 5 minutes.
Le final ne se fait pas sur un de ses tubes mais sur L'horloge, un morceau qui avait fait l’ouverture de son premier spectacle, en 1989, et qu’elle n’avait jamais rechanté depuis. Il s’agit de l’adaptation d’un poème de Charles Baudelaire sur le temps qui passe et sur la mort. C’est le quatrième titre de son album « Ainsi soit je... » (1988) qu’elle nous joue ce soir. Le choix de cette chanson pose question à ses fans et beaucoup y voient la fin de sa carrière.
Le bruit des aiguilles d’une horloge se font entendre alors que le tableau commence. Le visuel est sombre et montre tout d’abord des tombes sur ce titre mi-parlé mi-chanté par la chanteuse qui porte désormais une tenue rouge avec une longue cape et des longues bottes noires.
Les écrans nous montrent ensuite des crânes. Cette montagne de crânes humains accentue encore le côté sombre de ce tableau. Sur la seconde partie du titre, alors totalement musical, c’est l’embrasement dans le visuel auquel la rousse incendiaire justement fait face. Mylène emprunte alors un escalier central et s’apprête à quitter la scène parmi les flammes.
22h50. La star française de la pop disparaît parmi la fumée. On l’aperçoit encore un instant levant un bras en l’air en haut de l’escalier, comme s’il s’agissait d’un salut. L’icône gay disparait alors dans la fumée et parmi le mélange de jets d’air et de fumée qui prennent le relai finalement.
L’idole de la pop française tire vraisemblablement sa révérence avec cette résidence, vu ce final enflammé. Ceux sont probablement ses derniers spectacles live. Mylène Farmer, 57 ans, le laisse entendre sans le confirmer bien sûr. La star peut encore changer d’avis, ce qui ravirait ses fans, très nombreux en France.
Mylène est toujours une showgirl même si elle danse moins qu’avant, d’où le nombre impressionnant de danseurs. Elle chante live avec l’aides de bandes pré-enregistrées et sans choriste. Les arrangements d’Olivier Schultheis allient sonorités modernes et références aux versions d’origine.
Nous regrettons l’absence de récents hits, dont « Désobéissance » et « N’oublie pas » (avec LP), ce qui est plus surprenant que l’absence de « Libertine » et des autres tubes qui étaient déjà dans le précédent spectacle… Nous aurions également apprécié écouter en live son titre « City of love ».
Nous avons été très surpris comme beaucoup en fosse lorsque l’avancée de scène se déploie à un moment et que la foule déjà compacte doit s’écarter sur les côtés. Cela provoque quelques remous pour les spectateurs de petite taille surtout. Cela bouscule aussi lorsque l’avancée de scène se rétracte après quelques chansons.
Ce spectacle est "Whoua" mais pas plus que ça. Au final, nous avions préféré son spectacle « Timeless 2013 », peut-être parce qu’il était plus optimiste… et « intimiste » étant à Bercy.
Vu que les décors étaient tous numériques et que Mylène n’était pas bavarde, loin de là, et qu’il n’y a eu ni présentation des danseurs, ni même des musiciens, le rendu final était assez peu chaleureux.
Nous étions bien placés en fosse or, ni trop près pour profiter des jeux de lumières, ni trop loin pour ne pas la voir autrement que sur les écrans.
En quittant la fosse de La Défense Arena, nous apercevons Pascal Nègre, ex-PDG d’Universal Music, qui gère désormais la carrière de Mylène au sein de sa structure à lui (#NP). Nous croisons aussi pas loin de lui : Demi Mondaine, la chanteuse du Fashion Freak Show de Jean Paul Gaultier, spectacle qui sera donné cet été à Spolète (Italie) et à Londres.
MAJ : La captation de ces spectacles (Le film) est sortie le 6 décembre 2019.
Le concert a été diffusé le 14 janvier 2020 sur W9 (989 000 téléspectateurs) et sur M6 le 31 décembre 2020 (1 365 000 téléspectateurs).
Mylène a accepté d’être filmée lors des préparatifs de ce spectacle à Paris La Défense Arena mais aussi à La Seine Musicale. Les images ont fait l’objet d’un film « L’ultime création » diffusé sur la plateforme Amazon Prime à la fin du mois de septembre 2020.
Affiche du spectacle de Mylène Farmer à Paris Défense Arena
Nos meilleurs photos du show de Mylène Farmer
Places pour Mylène Farmer à Paris Défense Arena
Tarifs : Carré platine (205€), Cat Or (185€), Cat 1 (155€), Cat 2 (105€), Cat 3 (69€), Fosse Or (125€), Fosse (65€)
Mylène.net, site de référence sur Mylène Farmer
FMFFCF, Fan Club France de Mylène Farmer
Innamoramento
Mylenisme
MyleneFarmer.co.uk by Cedric
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